Un millier de soldats français partiront renforcer les 400 militaires de l’armée française déjà en place à Bangui. Un deuxième front en Afrique.
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense l’ont confirmé hier : la France va envoyer un millier d’hommes supplémentaires en République de Centrafrique (RCA). Le gouvernement s’apprête donc à ouvrir un second front africain, celui du Mali étant toujours très actif.
Résolution de l’Onu pour faire quoi ?
La France attendra cependant – la semaine prochaine ? – le vote d’une résolution qu’elle a elle-même proposée à l’Onu. Car elle ne veut pas intervenir seule ni « entrer en premier » comme au Mali, mais souhaite appuyer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) forte de quatre pays africains, dont le patron est déjà nommé (*), mais dont la mission ne démarrerait officiellement que le 19 décembre, et qui a du mal à se constituer, faute de moyens. La résolution française demande d’ailleurs à l’Onu de mettre en place un fonds pour financer la Misca qu’elle espère voir transformée en force onusienne de maintien de la paix.
Le renfort français viendra de France ou sera prélevé sur les forces prépositionnées en Afrique. Pour quelle mission ? Selon Laurent Fabius, « ce ne sera pas du tout le même genre d’intervention qu’au Mali, ce ne sera pas aussi massif et aussi durable ». Dans sa proposition de résolution, la France demande à l’Onu d’autoriser la Misca à se déployer « pour une période initiale de six mois ». Pour faire quoi ? Rétablir la sécurité et protéger les civils. Cela risque de ressembler à l’intervention au Rwanda, le premier ministre de RCA ayant fait état, lundi, d’une « insécurité généralisée », « de graves crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».
En mars 2013, une coalition (Séléka) de rebelles à majorité musulmane, a renversé François Bozizé, président de la RCA. Issu de la Séléka, Michel Djotodia s’est autoproclamé président. Officiellement dissoute, la Séléka continue de piller et tuer. Ces rebelles ont perpétré des massacres dans des villages chrétiens dont les survivants se sont alors organisés en milice d’autodéfense. S’en est suivie « une spirale de la violence », dénoncée par un haut responsable de l’Onu, en fin de semaine dernière.
Source : la nouvelle republique