Dans un communiqué de presse publié le deuxième jour de la séance de confirmation des plaintes contre le Suspect Mahamat Said accusé pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre », le Collectif des victimes accuse la cour pénale internationale d’avoir violé leurs droits et menace de se retirer de l’affaire.
Selon Karim Khan, procureur général de la cour pénale internationale, Mahamat Saïd Abdel Kani, un commandant présumé de la coalisation rebelle à dominante musulmane Séléka, a détenu des opposants dans un trou sous un bureau et les a torturés jusqu’à ce qu’ils supplient d’être tués. Cet homme de 51 ans est accusé d’avoir dirigé deux centres de détention pendant le conflit en République Centrafricaine en 2013. Karim Khan a donc estimé, ce mardi 12 octobre, que Mahamat Saïd ne peut en aucun cas plaider l’ignorance. Par ailleurs, le collectif des victimes de l’ex-Séléka Mahamat Saïd Abdel Kani s’est prononcé devant la cour pénale internationale d’être privé de leurs avocats, du droit de s’exprimer et de participer à la procédure du procès devant la CPI, alors que le procès de ce présumé commandant rebelle s’est ouvert mardi 12 octobre 2021. « La CPI nous impose un avocat de la Haye de leurs bureau de l’OPCV un avocat que l’on a jamais vu dans le pays, en qui nous n’avons absolument aucune confiance et dont on ne veut définitivement pas. La CPI viole gravement notre droit d’avoir un avocat de notre choix », déclare le collectif des victimes. De ce fait, il décide de lancer des menaces en rejetant en bloc la décision du 6 octobre 2021 excluant les avocats de la procédure et de retirer ainsi leurs plaintes de l’affaire Saïd. « Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin et nous contestons vigoureusement la légitimité de la Cour Pénale Internationale. Ainsi nous déclarons que le bureau de la CPI de Bangui est déjà corrompu par Monsieur Saïd. De même, nous avons constaté que plusieurs membres de la CPI de Bangui chargés d’assister les victimes, rendent régulièrement visite à la famille de M. Saïd », ajoute le collectif des victimes. Pour eux, la décision dans l’affaire Saïd est déjà rendue en haut lieu pour le blanchir et estiment qu’ils n’auront rien comme justice et indemnisation, d’où la décision de la CPI, de leurs imposés un avocat basé à la Haye et dépendant du Bureau du conseil public pour les victimes de la CPI (OPCV) afin de pouvoir travailler en faveur de Saïd et contre eux. Cependant ils poursuivent leur communiqué en ajoutant que c’est « scandaleux et constitue une insulte à l’endroit des victimes. Nous retirons en bloc nos plaintes dans l’affaire Saïd et nous interdisons à l’avocat du bureau du conseil public pour les victimes de la CPI d’intervenir sur nos dossiers », ont-ils annoncé. En outre, ils lancent une demande solennelle à l’endroit de la CPI, de bien vouloir réviser sa décision du 06 octobre 2021 et de réintégrer leurs avocats du Barreau de la République Centrafricaine dans la procédure Saïd.
Mariam Guindo, Stagiaire
Source: LE PAYS