Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Centrafrique : A Bangui, l’impatience et la faim

déplacés avion désaffecté aéroport Bangui capitale centrafricaine

La première grosse distribution alimentaire à Bangui a été effectuée ce vendredi 13 décembre, non loin du site de déplacés installés près de l’aéroport où plus de 40 000 personnes sont entassées par crainte de représailles. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et une ONG italienne, Coopi, ont tenté de répondre à la forte demande. Mais les populations, affamées et fatiguées, ont eu du mal à rester patientes devant les longues files d’attente.

Vendredi matin, encadrés par des soldats français et de la Fomac, les ONG ont tenté de répondre tant bien que mal aux attentes d’une population qui manque de nourriture depuis des jours. Des portions de riz, de haricots et d’huile, enfin disponibles pour les 40 000 civils entassés près de l’aéroport de Bangui. Des civils qui, au bout de plusieurs heures sous le soleil, se disent excédés par une si longue attente.

Guy Adoua, le représentant adjoint du PAM, était sur place pour coordonner. Selon lui, la tension est montée lorsque les habitants d’un quartier populaire voisin sont venus se confondre aux longues queues des déplacés. « Beaucoup de gens se sont présentés pour les distributions. Il fallait gérer toute cette foule. A côté de ces populations, celles d’autres quartiers qui, en principe ne le devaient pas, se sont présentées… Ça a été assez difficile, à la fin. Mais l’essentiel a été fait », a assuré Guy Adoua au micro de RFI.
Pour lui, il s’agit désormais de « tirer les leçons. […] Je pense que l’on va pouvoir se réorganiser et pouvoir atteindre notre objectif : celui d’assister les populations qui sont cantonnées dans le site à côté de l’aéroport. »

Il a également appelé les habitants à ne pas mettre la « pression » lors des distributions. « Quand on le fait de manière beaucoup plus calme, beaucoup plus organisée, c’est vrai que cela demande un peu de temps. Mais, à la fin, on est sûr que l’on a atteint tout le monde et que tout le monde est satisfait. Mais quand on le fait sous pression, parce que tout le monde veut se servir, et que les gens qui sont programmés, peut-être, pour l’après-midi, veulent être servies le matin, cela créée beaucoup de complications et, à la fin, ça ne se passe pas très bien », a-t-il insisté.

La peur de manquer

L’ONG Acted assure également des distributions de nourriture avec le PAM. Fréderic Linardon, le responsable d’Acted à Bangui a, lui aussi, constaté ces phénomènes de foule liés à l’exaspération et à la faim. « Si des gens qui ont faim depuis une semaine voient de la nourriture arriver et qu’ils ont l’impression qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde… Eh bien… l’estomac ne pense qu’à lui-même. Donc, ça déclenche des phénomènes de précipitation des gens qui peuvent, parfois, tourner carrément à la violence », témoigne Fréderic Linardon.

Pour les ONG, il est nécessaire que ces distributions soient correctement encadrées par les militaires. Mais il faut également associer des leaders locaux, des chefs de quartiers qui peuvent efficacement apaiser les populations et faciliter ces distributions.

Les distributions alimentaires vont se poursuivre ces prochains jours aux abords de l’aéroport de Bangui et, dans un second temps, dans les quartiers de la capitale.

 

 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance