Les Émirats Arabes Unis mettent fin à la censure cinématographique. Les films diffusés dans les salles de cinéma émiraties ne seront plus censurés, ont indiqué les autorités. Cependant, cette levée de la censure n’est pas intégrale du fait que l’annonce est assortie de la création d’une nouvelle catégorie de films interdits aux moins de … 21 ans
Les films classés 21+ “seront diffusés dans leur version internationale”, avec un contrôle strict du respect des limites d’âge, a annoncé le Bureau de régulation des médias. La censure est une pratique répandue dans le monde arabe, notamment dans la région très conservatrice du Golfe.
Les Émirats, dont la population est composée à 90% d’expatriés, ont entrepris ces dernières années un vaste chantier de modernisation des règlementations, pour devenir l’un des pays les plus ouverts du Golfe.
Pour renforcer l’attractivité des Emirats, les autorités ont notamment autorisé le concubinage, assoupli les restrictions sur l’alcool, et offert des séjours à long terme aux étrangers.
Le pays a également annoncé qu’il adopterait à partir du 1er janvier un weekend à l’occidentale (samedi-dimanche), alors que dans les autres pays musulmans de la région, le weekend c’est le vendredi (jour de la grande prière) et le samedi. Les Émirats Arabes Unis ne sont qu’une goutte d’eau dans ce vaste désert des pays arabes où bien des films ont affronté la censure.
On se rappelle que le long-métrage du Libanais Ziad Doueiri, « L’Attentat », sorti au printemps 2013, a été interdit de diffusion par les 22 pays membres de la Ligue arabe, des passages ayant été tournés en Israël avec des acteurs israéliens. Avant lui, de nombreux autres films avaient été censurés ou fait scandale dans le monde arabo-musulman. Scènes de sexe trop osées, évocation de l’homosexualité, blasphème…
Les films qui comportent des scènes considérées comme pouvant porter atteinte aux mœurs locales sont écartés. Dernier exemple en date, le remake par Steven Spielberg de la comédie musicale s’est vu interdit de diffusion en raison de la présence d’un personnage supposé transgenre.
West Side Story est l’une des sorties les plus attendues de cette fin d’année. Soixante ans après l’original, le réalisateur présente son adaptation du mythique film. Comme la version originale de 1961, dont il s’inspire très fortement, le film raconte l’amour contrarié de Maria et Tony sur fond d’affrontements entre bandes rivales. Une transposition de Roméo et Juliette dans le New York des années 1950.
Darren Aronofsky, réalisateur de “Noé” s’est vu notifier par le Qatar, Bahreïn et les Émirats Arabes Unis que son film ne sortira pas dans leur pays. L’Égypte, la Jordanie et le Koweït leur ont emboîté le pas.
La raison officielle invoquée est que le film va à l’encontre des enseignements de l’islam. Al-Azhar, la plus haute autorité islamique d’Égypte, estime que la superproduction hollywoodienne contrevient à l’islam car elle met en scène une représentation d’un prophète.
En revanche, le pays des pharaons a autorisé la diffusion de “La Passion du Christ” de Mel Gibson, qui décrit la crucifixion de Jésus. La raison avancée est que les musulmans qui considèrent pourtant Jésus comme un prophète, jugent qu’il n’a pas été crucifié et que Dieu aurait sacrifié un pécheur à sa place.
Aussi, “Les Éternels” réalisé par Marvel a été interdit dans plusieurs pays arabes. En cause : un baiser entre deux hommes et des personnages mystiques jugés blasphématoires. Ce long métrage de Disney a suscité l’indignation des autorités du Qatar, du Koweït et de l’Arabie Saoudite, mais aussi d’autres pays d’Europe et d’Asie, qui ont imposé une censure.
Quid de la censure cinématographique en Afrique, particulièrement au Mali ? Un sujet que nous aborderons dans nos prochaines parutions.
Source : L’ESSOR
