«Nous devons nous montrer dignes du sacrifice ultime de nos martyrs», a déclaré à la presse le président de Transition après le traditionnel dépôt de gerbe de fleurs au pied du monument des martyrs au centre de la capitale malienne.
«Nous nous devons de commémorer à sa juste valeur et nous montrer dignes du sacrifice ultime de tous ceux et de toutes celles qui nous ont quittés en mars 1991», a poursuivi Bah N’Daw. Pour lui, au-delà du rituel, cette «journée des Martyrs» doit être également l’occasion de faire «le bilan, une rétrospection de soi, une projection pour un Mali meilleur». «Une démocratie chèrement payée certes, mais une démocratie dont il faut user à bon escient, une démocratie constructive», a préconisé le chef de l’Etat.
«Ce qui est acquis doit le rester et ce qui ne l’est pas doit l’être si cela est dans l’intérêt de notre pays», a insisté Bah N’Daw. Il a profité de l’occasion pour une nouvelle fois appeler les Maliens à l’union sacrée dans la recherche de la paix autour des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui se «battent vaillamment au quotidien». Et de conclure, il est «impératif de respecter scrupuleusement les mesures barrières pour contrer la pandémie du COVID-19 dans notre pays».
Il y a donc 30 ans que le peuple malien, au terme d’un long soulèvement populaire réprimé dans le sang (officiellement plus de 200 morts), a renversé le régime du parti unique engageant ainsi le pays sur la voie de la démocratie pluraliste. En effet, le 26 mars 1991, un coup d’État militaire mené par le Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré dit «ATT» (décédé le 10 novembre 2020 à Istanbul, Turquie, à 72 ans) a renversé le Général Moussa Traoré (décédé le 15 septembre 2020 à 83 ans) au pouvoir depuis 23 ans.
Un Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP) a été alors mis en place sous la conduite de «ATT» pour gérer une période transitoire ayant pris fin le 8 juin 1992 avec l’investiture d’Alpha Oumar Konaré comme le premier président démocratiquement élu du Mali. Toutefois, trente ans après, les Maliens sont profondément divisés sur les acquis réels de la démocratie dans notre pays.
Espérons que la transition en cours va aboutir à un «Mali meilleur» dans un Etat de droit dont les principes fondamentaux consolident la démocratie !
Naby
Source: LE MATIN