Après une nuit festive, Soumaïla Cissé attendu, hier lundi, à son QG de campagne à l’ACI 2000, par ses militants pour déclarer sa victoire au second tour de la présidentielle, a finalement fait faux bond. Attendu dans la matinée pour sa déclaration qui devrait être suivie par une décente sur le ministère de l’Administration territoriale, le chef de file de l’opposition a, semble-t-il abandonné ce projet. Par contre, il est réapparu dans l’après-midi pour faire sa déclaration comme prévue.
Le fait est que, avant même la proclamation des résultats provisoires du second tour de la présidentielle, le camp du candidat ‘’Ensemble restaurons l’espoir’’ avaient pris d’assaut le dimanche soir les rues de Bamako, pour célébrer la victoire de leur mentor. S’agissait-il de la victoire de la démocratie après l’organisation réussie d’un scrutin ou celle de Soumaïla Cissé ? Si oui, sur quelle base avait-on organisé cette parade, sachant bien qu’aucun résultat n’avait encore été proclamé par une structure habilitée ? Le camp Soumi, qui s’est autoproclamé ‘’opposition démocratique et républicaine’’, est-elle en train de perdre le nord ?
En tout cas, près d’une trentaine de 4×4, selon les témoignages, ont sillonné en cortège plusieurs quartiers de la capitale aux cris de la victoire de Soumaïla Cissé. « Boua y a bla, Fanga kura sigila » («le ‘’père’’, faisant allusion au président sortant IBK, a abandonné, le nouveau pouvoir est installé»), scandaient les partisans du challenger du président IBK.
Selon les mêmes informations, les partisans de Soumi ont même lancé des projectiles aux forces de l’ordre qui n’ont pas réagi à la provocation.
Soumaïla Cissé, dans sa logique du « Moi ou le chaos », prenant la mesure de sa défaite, a fait circuler des messages invitant ses partisans à investir le ministère de l’Administration territoriale où se déroule la centralisation des résultats du vote afin de dénoncer la fraude. De quoi Soumi et ses partisans ont-ils alors peur ? Pourquoi cette panique après la célébration d’une nuit de victoire ?
Selon nos sources, après les festivités de la nuit du dimanche, le chef de file de l’opposition et ses fidèles lieutenants étaient attendus, dans la matinée pour sa déclaration de victoire. Toute chose qui devrait être suivie d’une descente sur le ministère de l’Administration. Mais durant une bonne de la journée, nous informe-t-on, Soumi Champion n’a pas mis pied au QG où ses supporters l’attendaient, depuis le matin. En a-t-il été dissuadé ?
Ce qui est certain, c’est que les règles du jeu sont très claires : c’est le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation ainsi que la Cour Constitutionnelle qui sont chargés, en ce qui les concerne, de proclamer les résultats du vote. Par ailleurs, le juge constitutionnel est seul compétent pour se prononcer sur des réclamations et des contestations de quelque nature que ce soit en matière de contentieux électoral.
Sur la question de la fraude, dénoncée depuis samedi dernier par Soumaïla Cissé, la cheffe de la mission d’observation de l’UE a précisé : « Nous sommes en train de suivre de près ce dossier. Mais je rappelle que s’il y a des irrégularités, il y a des voies légales, il y a des institutions compétentes qui doivent s’occuper de ce dossier, c’est-à-dire la Cour constitutionnelle. C’est là qu’il faut faire recours », a affirmé Cécile Kyenge.
Depuis samedi, bien avant même les opérations de vote, le camp Soumi est aux abois. Au cours d’une conférence de presse, tard dans la nuit, il dénonçait déjà la circulation bulletins de vote frauduleux.
Par Sidi Dao
Info-matin