L’édition 2022 de la Journée Internationale de la Langue Maternelle (JILM) a été fêtée ce 21 février 2022 dans le monde. Notre pays, le Mali n’est pas resté en marge des festivités de ladite journée. A travers le département de l’Education nationale, la tradition a été respectée. Le thème retenu cette année par la communauté internationale est : «L’emploi de la technologie pour l’apprentissage multilingue : défis et opportunités». Au plan national, le thème choisi est : «Technologie et langues nationales au service de la paix pour un développement durable». «La célébration de la JILM nous donne aussi l’occasion de rappeler les actes majeurs qui ont été posés en matière de promotion des langues maternelles, dont le plus important est l’adoption de la loi portant modalités de promotion et d’officialisation des langues nationales », précise d’entrée le ministre Dédéou Ousmane.
La Ministre de l’éducation nationale, Mme SididéDédéou Ousmane, s’est dite émue de lancer les activités commémoratives de la Journée Internationale de la Langue Maternelle (JILM) 2022. La JILM, faut-il le rappeler, a fait savoir Dédéou, a été instituée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la Science et la Culture (UNESCO) en novembre 1999. « La date du 21 février a été choisie pour immortaliser de braves étudiants du Bengladesh, tués par la police pour avoir réclamé la reconnaissance de leur langue maternelle, le bengali, comme deuxième langue nationale », a déclare le ministre.
Selon Dédeou Ousmane, la langue est le meilleur moyen de communication entre les hommes. De son point de vue, elle (langue) est souvent considérée comme un simple instrument de communication. Cependant, ajoute Dédéou Ousmane, elle joue un rôle central dans la découverte, l’identification et le stockage de nouvelles connaissances. En effet, poursuit le ministre, elle permet de comprendre, de savoir, de concevoir et d’exprimer ses idées, d’échanger, de transmettre les connaissances. Pour la langue maternelle, langue première, poursuit le ministre, c’est elle qui permet à l’enfant de découvrir le monde, la vie. Et à ce titre, précise-t-elle, elle demeure l’outil privilégié pour les apprentissages.
Pour Dédéou Ousmane, le thème international cadre parfaitement avec la vision séculaire des plus hautes autorités du Mali qui ont toujours prôné un Mali pluriel à travers sa diversité culturelle et linguistique. Et le thème national est d’actualité et pertinent, parce que notre pays est à la quête d’une paix durable. «Cette vision sacrée consacre les orientations de la politique linguistique consignées dans le PRODEC II, dans sa composante « qualité de l’enseignement et des apprentissages»», a appuyé le ministre. Et d’ajouter qu’il reste une évidence que l’homme, en parlant deux ou plusieurs langues, multiplie ses chances pour mieux communiquer, apprendre et s’épanouir pleinement. En d’autres termes, précise le ministre, le multilinguisme est une richesse incommensurable, car il offre à l’individu l’opportunité de s’ouvrir à divers horizons. «Les nouvelles technologies facilitent en outre la collaboration de l’enseignante ou de l’enseignant avec des collègues, ainsi qu’avec d’autres personnes, de l’intérieur ou de l’extérieur du système d’enseignement, pour la planification ou l’élaboration d’activités d’apprentissage destinées aux élèves », a faitsavoir le ministre Dédéou Ousmane.
Dans un contexte caractérisé par la globalisation et la mondialisation, d’une part, et d’autre part, par la recrudescence de la crise sécuritaire et du radicalisme religieux aux plans national, régional et international, clame le ministre de l’éducation nationale, l’aggravation des effets néfastes du changement climatique, le multilinguisme apparaît comme un des outils les plus précieux de communication et d’intercompréhension. «Il élargit les champs de communication et multiplie les chances de participation des communautés à la recherche et à la mise en œuvre de résolutions efficaces aux divers problèmes: sécuritaires, économiques, sociopolitiques et environnementaux», ajoute-t-elle.
Pour le ministre, la célébration de la JILM nous donne aussi l’occasion de rappeler les actes majeurs qui ont été posés en matière de promotion des langues maternelles, dont le plus important est l’adoption de la loi portant modalités de promotion et d’officialisation des langues nationales. «Il est important de signaler qu’à la radio et à la télévision, les bulletins d’information sont donnés dans toutes les langues nationales. Cela permet à toutes les communautés linguistiques du pays d’être mieux informées au même moment sur des problèmes importants intéressant la vie de la Nation. L’accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger est traduit dans nos langues nationales. Cela permet à la population de bien comprendre le contenu de l’accord et de s’en approprier», asouligné le ministre Dédéou.
Et sur le plan pédagogique, indique leministre, l’Etat est résolument engagé à faire de nos langues nationales des outils d’apprentissages dans tout le système éducatif. «Cette option est traduite, depuis 2002, par l’enseignement desdites langues dans certaines facultés de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako, depuis quelques années à l’Ecole Normale Supérieure de Bamako et dans les établissements d’enseignement général ; et récemment, il y a sept ans, par l’organisation de concours de recrutement des enseignants chargés de l’enseignement des langues nationales dans le secondaire », explique-t-elle. En outre, elle a indiqué que tous ces actes concourent, à n’en point douter, à renforcer le multilinguisme, facteur de développement socio-économique, politique et culturel, et de cohésion sociale pour une paix durable dans notre pays.
Pour finir, le ministre a invité tous les acteurs et partenaires de l’Education, de la promotion des langues nationales, pour que nous unissions nos efforts pour permettre au multilinguisme de jouer son rôle dans le renforcement de la paix durable et de la cohésion sociale dans notre pays, car sans paix, il n’y a pas de développement.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain