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CEDEAO: les prémices de la fragilisation

En janvier 2025, le préavis de retrait de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la CEDEAO s’expire. A trois mois de la date butoir, des Etats membres de l’organisation sous régionale cherchent à préserver leur relation bilatérale avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Des prémices d’une éventuelle fragilisation de la CEDEAO dont certains membres expriment, de plus en plus, leur volonté de préserver les bonnes relations de coopération avec les voisins de l’AES.

La facilitation de la dernière chance en cours ne se dirige-t-il vers le mur en klaxonnant au regard des positions extrêmes décidées par le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui ont formé l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en septembre 2023 devenue plus tard une confédération.
Face à ce qu’ils ont qualifié d’instrumentalisation de la CEDEAO par des puissances étrangères, contraire aux principes fondamentaux de l’organisation, ces trois États ont notifié, en janvier 2024, leur retrait à la commission de la CEDEAO.
Si cette décision devenait effective en janvier 2025, tout porte à croire, qu’elle aura des conséquences sur la CEDEAO, mais n’épargnera pas aussi les membres de l’AES, a prévenu le président de la commission de la CEDEAO, Omar Alieu TOURAY, le 7 juillet 2024 lors du 65eme sommet de l’organisation.
En clair, a ajouté M. TOURAY, le Mali, le Niger et le Burkina Faso pourraient s’isoler au plan politique et diplomatique sur la scène internationale dans la mesure où ils ne pourront plus bénéficier d’un soutien de bloc.
« Ce retrait affecterait les conditions de voyage et d’immigration des citoyens de l’AES, car ils auront désormais des démarches à mener en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans les autres États membres de la CEDEAO. Les ressortissants des trois pays vont devoir cesser d’utiliser le passeport biométrique et la carte d’identité nationale de la CEDEAO», a-t-il annoncé.
Ces mesures annoncées risquent de faire l’effet boomerang, à l’image des sanctions prononcées contre le Mali le 9 janvier 2022.
En effet, des dirigeants des Etats membres de la CEDEAO donnent l’imprécision de ne pas adhérer à ces mesures et avancent les liens historiques, fraternels et d’amitié entre les peuples depuis des décennies.
C’est devenu, ‘’chacun dernière son quelqu’un’’, comme dit un jargon ivoirien. Les prémices de la fragilisation de la CEDEAO.
Ainsi, en marge du 19e sommet de la Francophonie, du 4 au 5 octobre dernier, à Villers-Cotterêts en France, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, revenant sur le retrait de l’AES de la CEDEAO s’affiche en défenseur du ‘’Pays des hommes intègres’’.
«Au Ghana, on avec le Burkina Faso voisin 600 km de frontière commune. Nous sommes liés au Burkina Faso à plusieurs niveaux. On ne peut pas aujourd’hui tourner le dos au Burkina Faso pour dire qu’on s’en fout de ce qui se passe là-bas. Non, on doit continuer de travailler, on doit voir quelles sont les bases sur lesquelles on peut se rapprocher avec ces pays », a-t-il expliqué.
Presque le même son de cloche au Sénégal dont le président Bassiou Diomaye FAYE a été reçu par Assimi GOITA à Bamako.
Lors des discussions, le retrait de l’AES a été soulevé et malgré les conséquences de cette décision, le président Bassirou Diomaye FAYE apporte son soutien et sa solidarité au peuple malien.
«Nous devons avoir une fraternité agissante et une solidarité renouvelée avec le peuple malien pour faire en sorte qu’il sorte de cette impasse. Nous voyons déjà des efforts qui sont déployés pour faire face à ces difficultés. Nous avons foi à la résilience du peuple malien pour sortir victorieux de cette impasse qu’il traverse depuis quelque temps», a déclaré B.D Faye par rapport à la crise multidimensionnelle que le Mali traverse ces dernières années.
«Cette visite a pour objectif de renforcer les liens historiques de bon voisinage, d’amitié fraternelle, de solidarité et de coopération multiforme entre les deux nations», a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, le Niger et le Nigéria qui étaient en disgrâce diplomatique renforcent leur coopération militaire dans la lutte contre le terrorisme.
Dans le document actant cette reprise, les deux parties «ont réaffirmé leur engagement à reprendre et renforcer leur collaboration afin d’assurer la stabilité et la sécurité régionales », explique le communiqué.
Le Nigeria s’est engagé « à ne pas déstabiliser le Niger ou aucun de ses voisins », tandis que « le Niger a confirmé être prêt à reprendre une participation active dans la coopération militaire que constitue la Force multinationale mixte [FMM] », détaille-t-il.
De plus, l’épisode de l’intervention de la force militaire de la CEDEAO pour imposer le président Mohamed BAZOUM renversé par le général TIANI a montré les relations étroites entre les peuples nigériens et nigérians.
Celles-ci ont fortement contribué à faire fléchir la position du Nigéria, et du coup de la CEDEAO.
Au-delà de ces relations bilatérales, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ambitionnent de renforcer leurs relations commerciales avec le Togo et prévoient de l’associer à leur projet d’interconnexion des systèmes douaniers.
Ils ont, dans cette dynamique, conviée le Togo à la réunion des Directeurs généraux des douanes des États membres de l’AES le mardi 23 juillet dernier à Niamey au Niger.
A cette rencontre, des décisions majeures ont été prises pour sécuriser le transit entre les États membres, d’après plusieurs médias des pays du Sahel.
Concrètement, les directeurs généraux des douanes ont convenu d’établir une interconnexion entre leurs systèmes douaniers, incluant le Togo, un pays côtier qui joue un rôle essentiel pour le commerce régional. Ils ont, de fait, « instruit leurs équipes techniques de tout mettre en œuvre pour faire de l’AES, un espace douanier interconnecté ».
PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin
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