Le président en exercice de l’Union africaine (UA), Félix Tshisekedi, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, « condamnent toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate du président Alpha Condé » et appellent à une réunion d’urgence de l’organisation. 

Le président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Ghanéen Nana Akufo-Addo « exige le respect de l’intégrité physique » du chef de l’Etat guinéen, sa libération immédiate et « le retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions ».

La France a dit se joindre à la condamnation de la Cédéao et à l’appel à « la libération immédiate et sans condition du président Condé », à l’instar du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, qui « invite tous les acteurs à agir dans le respect de l’Etat de droit, de l’intérêt de la paix et pour le bien-être de la population guinéenne ».

Scènes de liesse dans les rues

A Conkary, de nombreux habitants, notamment dans les banlieues réputées favorables à l’opposition, sont descendus dans la rue pour acclamer les militaires des forces spéciales.

« Nous sommes fiers des forces spéciales, honte à la police, honte à la milice de l’ancien président Alpha Condé, mort aux tortionnaires et aux assassins de notre jeunesse », s’exclamait un manifestant auprès de l’AFP.

L’équipe de football marocaine a pu quitter la Guinée

La sélection du Maroc, un temps bloquée à Conakry par le coup d’Etat militaire en cours, où elle devait affronter la Guinée lundi lors des éliminatoires du Mondial-2022, a pu quitter le pays dimanche selon un responsable de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Mohamed Makrouf.

De l’opposition à la répression

Depuis des mois, la Guinée, parmi les pays les plus pauvres du monde malgré des ressources minières et hydrologiques considérables, est en proie à une profonde crise politique et économique, aggravée par la pandémie de Covid-19.

Alpha Condé, ancien opposant historique, est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu en Guinée après des décennies de régimes autoritaires.

Des défenseurs des droits humains fustigent sa dérive autoritaire remettant en cause les acquis du début, mais Alpha Condé se targue d’avoir fait avancer les droits humains et d’avoir redressé un pays qu’il dit avoir trouvé en ruines.

En 2020, des manifestations de l’opposition et la mobilisation contre l’adoption par référendum en 2020 d’une nouvelle Constitution, dont Alpha Condé a tiré argument pour briguer et obtenir un troisième mandat, ont rencontré une répression sanglante.

M. F.