Certains experts du droit constitutionnel auraient contribué à la rédaction de notre Constitution actuelle, après les événements du 26 mars 1991. Leur influence n’aurait-il pas empêché les constitutionalistes maliens de faire valoir leurs points de vue ?
Les soubresauts politiques de mars 2012, d’août 2020, de mai 2021 et l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta et du gouvernement du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, ont été révélateurs. Il est avéré que la Constitution du 25 février 1992 n’a pas été la référence pour prévoir, ni résorber la série de crises politiques maliennes.
La classe politique malienne n’a-t-elle pas manqué de courage politique pour opérer les amendements nécessaires. Au moment où il le fallait ?
Au Sénégal, à une certaine époque pour calmer le jeu politique, le président de la République avait donné pour mission à son Premier ministre d’alors, Moustapha Niasse, de proposer un amendement qui supprimait le poste de Premier ministre.
Cela a été fait avec bonheur. Et Moustapha Niasse est redevenu «ministre». Ce patriote n’a pas cherché pour autant à casser la baraque. Malheureusement, le poste de Premier ministre est rétabli chez notre voisin et «bonjour les troubles politiques».
La solution de la stabilité et de la moralisation de la vie politique nous viendrait-elle de Thaïlande ? Pourquoi ne pas nous inspirer de la Constitution de ce pays asiatique ? Tout homme politique élu, convaincu de fraude électorale, après une enquête de la Cour constitutionnelle, est frappé d’interdiction de faire de la politique pendant au moins cinq ans. Le mandat en cours est interrompu si l’élu est Premier ministre, son parti et tous les élus en pâtissent.
Parallèlement au débat sur la prolongation de la Transition, pourquoi ne pas prévoir notre référendum constitutionnel pour février 2022 ? En politique aussi la chance sourit aux audacieux.
Sékou Oumar DOUMBIA
Source : L’ESSOR