Au moins 142 morts et 351 blessés: c’est un véritable carnage qu’a revendiqué vendredi au Yémen le groupe Etat islamique (Daech), à peine deux jours après l’attentat de Tunis qui a fait 21 morts au musée du Bardo.

En pleine prière hebdomadaire du vendredi, un kamikaze s’est fait exploser dans la mosquée Badr de la capitale Sanaa. Puis un second a fait de même à l’entrée du lieu de culte, au moment où les fidèles, affolés, prenaient la fuite. Il y avait là des membres de la puissante milice chiite des Houthis, qui a pris le pouvoir fin janvier. Parmi les morts figurerait l’imam de la mosquée, Al-Mourtada ben Zayd al-Muhatwari, important responsable religieux de la milice.

Une autre attaque a eu lieu presque simultanément devant une mosquée de Saada, dans le nord du pays, région d’origine de Houthis. Le kamikaze a été neutralisé avant qu’il n’ait pu faire des victimes.

Première attaque
Il s’agit des premières attaques revendiquées par Daech au Yémen, pays où le groupe djihadiste le mieux implanté et le plus actif est en réalité Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), qui est supposément la branche la plus puissante du réseau Al-Qaida.

Cela dit, «des membres d’AQPA ont fait défection en novembre pour se ranger sous la bannière de Daech», relève l’universitaire genevois Hasni Abidi, chercheur au Global Studies Institute. Selon le quotidien français Le Figaro, des partisans d’Al-Qaida ont annoncé le mois dernier sur Twitter qu’ils brisaient le serment d’allégeance à Ayman al-Zawahiri (successeur d’Oussama ben Laden) et se ralliaient au «calife Ibrahim», c’est-à-dire Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de Daech, jugé désormais plus puissant.

Loin de l’Irak et de la Syrie, Daech inspire les djihadistes au Sinaï, en Libye, en Tunisie, au Nigeria (Boko Haram a prêté allégeance début mars) et au Yémen. Al-Qaida a vécu.(24 heures)

Source: 24heures.ch