À quelques de l’échéance électorale du 29 juillet, la CENI est en plein dans son rôle de gendarme. Elle vient de sortir les muscles à l’endroit de certains candidats ayant anticipé sur le jeu électoral et dont les affiches sont par ailleurs les cibles d’un vandalisme de grande envergure.
Depuis le report des élections régionales, l’actualité politique s’est orientée vers un autre centre d’intérêt, à savoir : le rendez-vous électoral du 29 juillet prochain. La présidentielle a en effet totalement pris le dessus et domine le débat et même l’activité politique. À une allure telle que la CENI, l’organe de supervision du processus, a eu ses premiers accrochages avec certains candidats.
En cause, les affiches qui pullulent dans la cité avec des relents de campagne masquée pour influer l’opinion. De source bien introduite, la CENI en a même alerté la Maison de la Presse par voie de communiqué à l’attention des médias sur les normes à observer dans le cadre des élections en vue. Elle aura peut-être fait dans les deux poids deux mesures puisque ne sont mentionnés que les postulants pour Koulouba. Alors que plusieurs candidats aux régionales avortées avaient donné le ton dans le District de Bamako.
En tout cas, l’organe de supervision du processus électoral, confie-t-on, a ouvertement condamné le fait que des affiches de candidats aient prématurément envahi la capitale. Il est question de ceux qui sont notamment partants pour l’élection présidentielle. Au nombre desquels on peut citer Moussa Mara et Hamadoun Touré. Le premier au détour de la promotion de son livre en milieu universitaire, le second, dans le sillage de soi-disant vœux de nouvel an. C’est d’ailleurs ce dernier qui a attiré l’attention de la CENI. Sans le mentionner, la Commission électorale nationale indépendante a qualifié ses portraits de « visuels de campagne avant l’heure », tout en appelant à tempérer leurs ardeurs.
Ce faisant, la CENI semble tout aussi passée à côté de la plaque en évoquant pas les attaques répétées à l’encontre des affiches des leaders politiques. Même si Bocar Moussa Diarra, coordinateur de la campagne d’Hamadou Touré, dans un esprit de fair-play, a sans doute choisi de ne pas faire trop de bruit et se focaliser sur l’essentiel alors que le candidat de l’alliance Kaira est de moins en moins visible aux coins et recoins de la capitale. Il n’était pourtant pas à son premier essai car c’est suite à une réaction de la CENI que le cheval symbolisant le logo de son mouvement a été supprimé. Qu’il s’agisse du Rail-Da, du côté de Torokorobougou, à Sotuba ou à Faladiè, ledit logo était naguère visible accompagné de messages interpellateurs. Hamadoun Touré s’est donc implanté sans que sa photo ne suive pour le nouvel an. Ses messages à l’attention des concitoyens étaient partis pour être d’office des thématiques de son programme présidentiel. Mais, depuis une dizaine de jours, c’est le leader en personne qui apparait sur les photos.
Sur le sujet, une source proche de son staff a confié que des portraits du candidat furent vandalisés dans la foulée en même temps que le logo ». Une situation qui pourrait bien inquiéter, et pour cause : il sonne le début d’un phénomène très inquiétant, le vandalisme des portraits que le candidat Hamadoun Touré redoute particulièrement à cause de ses nombreux adversaires.
Mais il est aussi évident que son équipe sera de plus en plus regardante sur le genre de provocation à cause de ses incidences matérielles et de l’importance des moyens engagés pour les affichages à des endroits stratégiques de la capitale.
A noter que la deuxième vague desdites photos est désormais disponible et on y aperçoit le candidat dans un boubou blanc symbolisant la paix tant recherchée au Mali. C’est dans ce sens que la CENI s’est assumée pour que tout soit fait au moment du coup d’envoi à savoir, l’ouverture officielle des campagnes.
Idrissa Keïta