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CAN 2017 : vers la fin d’un long suspense

En septembre 2011, la Confédération africaine de football (CAF) pensait avoir fait le plus dur en entérinant le changement de pays organisateur des Coupes d’Afrique des nations (CAN) 2013 et 2017. La CAF n’imaginait sans doute pas que la question de l’accueil de cette compétition ne serait réglée que quatre ans plus tard.

Issa Hayatou president Confederation africaine de football  CAF fifa

En septembre 2011, la Libye, alors en pleine guerre civile, renonce à organiser la Coupe d’Afrique. L’Afrique du Sud accepte alors d’échanger l’organisation de l’édition suivante, la CAN 2017, avec les Libyens. La CAN 2013 revient donc aux Sud-Africains et à leurs stades hérités du Mondial 2010. Les Libyens, eux, s’engagent à organiser la Coupe d’Afrique 2017 à Misrata, Tripoli et Benghazi. C’est la deuxième fois que l’Afrique du Sud joue « les pompiers de service du continent », puisqu’elle avait accueilli l’édition 1996 à la place du Kenya, frappé par des difficultés financières.

Pendant deux ans, en dépit d’une guerre qui continue de déchirer le pays, les Libyens se sont résolus à accueillir la 31e Coupe d’Afrique. Fin mars 2013, le ministre de la jeunesse et des sports Abdessalem Ghouila assure que la Coupe « n’est pas seulement un événement sportif, mais aussi une opportunité de passer de la révolution à la reconstruction. » Mais devant la dégradation de la situation politique et sécuritaire, et malgré une certaine réussite sportive (qualification pour la CAN 2012 et victoire au Championnat d’Afrique des nations en janvier 2014 – la Coupe d’Afrique des joueurs évoluant dans leur pays), la Libye réalise qu’elle ne pourra honorer ses engagements.

Une bousculade, 22 morts

Le 22 août 2014, un communiqué de la CAF annonce qu’une « délégation libyenne, conduite par le ministre de la jeunesse et des sports de Libye et comprenant le président de la Fédération libyenne de football a signifié [son retrait] au président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou. » Les instances du football africain lancent immédiatement un appel à candidatures, au terme duquel sept nations sont sélectionnées.

Mi-novembre, la CAF ne conserve que quatre candidats : l’Algérie, le Gabon, le Ghana et l’Egypte. Cette short list est finalement réduite à trois pays, avec le retrait de l’Egypte début 2015, après une bousculade entre des supporteurs du Zamalek du Enppi, ayant entraîné la mort de vingt-deux personnes. Ironie du destin : il s’agissait du premier match ouvert au public depuis la tragédie de Port-Saïd en février 2012… La fédération égyptienne retire donc sa candidature à l’organisation de la CAN 2017. Khaled Abdel Aziz, ministre des sports, annonce le soutien de son pays à la candidature algérienne.

La CAF doit donc trancher, mercredi 8 avril, entre les trois dossiers restants. Un favori se dégage : l’Algérie, dont les dirigeants ont poussé à la rénovation des enceintes existantes. Une nouvelle tribune de 14 000 places a, par exemple, été construite au stade du 5 Juillet d’Alger. Sa capacité totale doit, à terme, atteindre les 80 000 sièges. L’Algérie compte aussi faire valoir que la dernière CAN organisée dans le pays remonte à 1990, alors que le Gabon a accueilli, avec la Guinée Equatoriale, la compétition en 2012 et le Ghana en 2008.

Attitude bienveillante

Mais le manque de sécurité dans les stades, symbolisée par la mort du Camerounais Albert Ebossé, attaquant de la JS Kabylie en août 2014, se présente comme un réel handicap. Et la CAF, qui tient plus que tout à son image, ne veut pas revoir d’incidents comme ceux qui ont émaillé la demi-finale de la compétition, entre la Guinée équatoriale et le Ghana, le 5 février à Malabo…

Le Gabon possède de solides arguments. Deux stades sont d’ores et déjà construits, celui de l’Amitié et celui de Franceville. Deux autres sont en cours de rénovation, à Libreville et Port-Gentil, et pourraient être prêts pour 2017. La candidature gabonaise bénéficie aussi de l’attitude bienveillante des dirigeants du foot africain. Lors de la réattribution en urgence de la CAN 2015, les Gabonais avaient offert vingt bus à la Guinée Equatoriale pour transporter les équipes et les délégations. Ce geste de solidarité a été très apprécié dans les hautes sphères de la CAF.

Le dossier ghanéen a également des arguments à faire-valoir. Le pays, finaliste de la CAN 2015, dispose de quatre stades aux normes et le public rêve de cette CAN 2017 pour mettre fin à la disette des Black Stars, depuis 1982. Les Ghanéens entendent également rappeler que les trois prochaines Coupes d’Afrique ont été attribuées à des pays francophones : le Cameroun (2019), la Côte d’Ivoire (2021) et la Guinée (2023).

Antoine Grognet
Source: lemonde.fr

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