En pleine guerre des clans, Chantal Biya brille par sa discrétion. Rien de ce qu’elle pense ou entreprend ne transparaît, en dépit de nombreux avis de tempêtes. Le dernier a directement touché Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence, réputé lié à la Première dame. Bien qu’étant le plus proche collaborateur du chef de l’État, et détenteur d’une délégation permanente de la signature présidentielle, il a été visé par un mandat d’amener émis par le parquet du Tribunal criminel spécial, dans le cadre de l’affaire dite du « Covidgate ».
Certes, Paul Biya a fait suspendre cette procédure, mais le mal est fait. Etoudi n’est plus le temple entouré d’un halo de mystère qu’il fut. Et ce pilier du « système Chantal » a senti le vent du boulet et accusé le coup. Et ce ne sera pas le dernier. Compte tenu de l’âge de son époux – 89 ans – et de la perspective de l’ouverture de la succession – qui aiguise bien des appétits – à l’issue de l’actuel mandat, Chantal Biya devra seconder le président, mais aussi se protéger de l’adversité.
Pour cela, elle peut compter sur des dizaines de politiques et hauts fonctionnaires qui lui doivent tout ou partie de leur carrière. En bonne place dans sa galaxie au sein du gouvernement, figurent ainsi le ministre de la Culture, Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt, un politicien madré issu de la Haute-Sanaga, le département d’origine de la Première dame, ou encore le ministre de la Fonction publique Joseph Le, journaliste de formation, qui a exercé à la Cameroon Radio Television.
Source: Jeune Afrique