On a désormais une piste pour expliquer de façon plausible le scandale qui secoue depuis des mois la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS). En effet, Mme Oumou Marie Dicko, directrice générale de cette structure, est admise à faire valoir ses droits à la retraite suivant l’arrêté n°4533 signé le 21 décembre 2015 par Mme Diarra Raky Talla ministre du Travail et de la Fonction publique. Mais aussi écœurant que cela puisse paraitre, pourquoi permet-on à cette dame de faire encore des gaffes tout en bénéficiant de couvertures ?
Mme Oumou Marie Dicko directrice générale de la Caisse malienne de sécurité sociale est-elle si bien soutenue par une relation de haut niveau à tel point qu’elle est devenue indéracinable ou indispensable ? Cette question mérite d’être posée face à la réalité qui suscite l’étonnement. Car, non seulement cette directrice est à la retraite (donc tombée en désuétude) mais aussi elle serait soupçonnée de complicité de malversations.
Derrière un calme olympien qu’elle affiche au quotidien avec fierté, nonobstant l’existence de ce problème, se cacherait un mystère. Celui de son “intouchabilité” qui s’expliquerait par son omnipuissance apparente.
En fait, depuis des mois, un scandale sans précédent, qui a consisté à ponctionner plusieurs centaines de millions de nos francs, tourmente la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS). Enquêteurs, observateurs et même le personnel restent à la fois perplexes et abasourdis devant les faits.
Pourquoi on ne parvient pas à élucider cette affaire pourtant très facile à comprendre ? A preuve, le principal intéressé qui n’est autre que le comptable titulaire, Djigui Kéita, envoyé à la Maison centrale d’arrêt de Bamako par les limiers du Pôle économique et financier n’y a passé qu’une semaine. Cette libération “no comment” de Djigui continue de susciter des interrogations.
Mieux, elle prouve que les présumés auteurs de la subtilisation des fonds de la CMSS sont des gens très puissants dont les tentacules sont enracinés dans toutes les sphères de notre pays. Du début de cette affaire à nos jours, toute leur action a consisté à étouffer et non à faire disparaître les preuves du gâchis bien visibles dans les différents comptes bancaires où sont domiciliés les fonds de la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS).
Convient-il de souligner que celle-ci fut mise en place au profit de ceux qui ont rendu de bons et loyaux service à la nation malienne. Donc les délinquants financiers et leurs complices ne doivent pas se permettre à travers le “faux en écriture” de soustraire un centime de ce qui a été consacré par l’Etat à ces dignes citoyens.
A titre de rappel, tout a commencé le vendredi 13 novembre 2015, quand des éléments en civil du Pôle économique et financier sont allés mettre la main sur Mamadou Kolon Coulibaly le frère de Moussa Sinko ancien ministre de l’Intérieur. Faut-il souligner au passage que cet homme est ou était proche de la junte qui a renversé le président ATT en mars 2012.
Il est reproché à Coulou d’avoir imité durant trois ans la signature du comptable Djigui Kéita. Quel vaudeville ? Car s’il y a imitation consistant à faire le moindre retrait, le comptable et la directrice générale, la dame de fer Oumou Marie Dicko, sont censés être au courant. Cependant, si la complicité se trouverait au niveau des banques où sont logés les fonds de la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS), on se tait comme un sourd.
C’est là où existe le côté vaudevillesque de cette histoire. Celle-ci, convient-il de le signaler, n’a rien d’extraordinaire sauf que les auteurs (la CMSS, les banques et même le département de tutelle) se sont constitués en bloc solide pour se livrer à la razzia du denier public. Ces derniers temps, l’argent public est devenu une vache où il suffit d’avoir un couteau à la lame bien tranchante pour se tailler la part du lion.
A quand l’application correcte de la fameuse loi sur l’enrichissement illicite ? A-t-on déjà trouvé ou est-on en train de chercher une parade pour contourner ou gripper cette loi bien avant sa promulgation qui tarde ? Par ailleurs, le directeur du trésor et de la comptabilité publique doit faire un toilettage afin d’écarter de ses effectifs les éléments nocifs qui ont commencé à ternir l’image de ce corps. A preuve, le nom d’un comptable est cité dans chaque scandale.
A suivre…
A . D.
Source: la Sirene