L’Association culturelle « Acte Sept » a organisé un Café Littéraire et Artistique, ce samedi 23 octobre 2021, à son siège sis au quartier Hamdallaye ACI 2000 de Bamako. Cette dernière session avait comme invité l’homme de théâtre, le cinéaste, le Comédien Hamadoun Kassogué dit « Kerfa ». Ecrivain de pièces de théâtre, Hamadoun Kassogué a invité la jeune génération à l’humilité.
Dans ses mots de bienvenue, le président de l’Association culturelle « Acte Sept », Adama TRAORE a invité les jeunes à l’écoute et au travail.
Selon lui, c’est une chance pour les jeunes d’avoir Hamadoun Kassogué comme l’invité de ce numéro de café littéraire et artistique.
A Bamako, on le connaît plus sous le nom de « Kalifa », personnage du film Sia. Hamadoun KASSOGUE est un artiste, pas comme les autres. Car, il a un parcours atypique. Enseignant, cultivateur, manœuvre sur des chantiers, commerçant et videur de latrines, Hamadoun KASSOGUE venu de son Kendié natal, situé dans le cercle de Bandiagara, a tout essayé avant de trouver sa voie dans le théâtre, puis le cinéma.
De videur de latrine, Hamadoun KASSOGUE, a dû se sacrifier et subir plusieurs injustices avant d’atteindre le sommet de son art.
Sorti major de la promotion en section art dramatique de l’INA, Hamadoun Kassogué s’est vu refusé la bourse à l’étranger à plusieurs reprises.
Ecrivain de pièces de théâtre, Hamadoun KASSOGUE a invité les comédiens à être des modèles, des exemples.
Selon lui, c’est par accident qu’il est devenu un homme de cinéma.
Les enseignants se sont vite rendus compte qu’il avait un niveau passable.
« Au détour d’une ruelle de Bamako, j’ai rencontré le directeur de l’époque de l’école normale qui m’a informé de la décision du ministre des arts, de la culture et des sports de m’ouvrir les portes de l’Institut national des arts.
Pour quelqu’un qui avait tout essayé pour accéder à cette école, vous comprenez mon excitation. Ce jour-là, j’ai passé la nuit devant la porte du ministre afin de pouvoir le voir pour la réalisation de sa décision”, a confié Hamadoun KASSOGUE.
Et, le matin, la surprise du ministre fut grande de voir devant son portail, le meilleur acteur de l’école normale. Il lui donna un mot à l’intention de Mamadou Somé, directeur à l’époque de l’INA.
Au cours de ce Café Littéraire et Artistique, il a mis l’accent sur l’importance du théâtre dans la société. « Le théâtre est là pour soigner les tares de la société. L’homme de théâtre n’a pas droit à l’erreur », a souligné Hamadoun KASSOGUE.
« Le comédien est comme un footballeur, il se vend. Si vous êtes bien, vous vous vendez. La première qualité d’un artiste, c’est l’humilité. Le théâtre est là pour soigner les tares de la société », a-t-il insisté.
Selon lui, l’homme de théâtre est là pour donner des leçons et n’a pas droit à l’erreur.
« Il a une mission noble, sacrée, magnanime, civilisatrice qui forme les gens. Au théâtre, on ne peut pas mentir », a souligné Hamadoun KASSOGUE.
Répondant aux questions des uns et des autres, Hamadoun Kassogué, qui aime jouer le rôle de fou dans les cinémas, a déploré le fait que le conte, qui est une école, est complètement délaissé aujourd’hui.
Par ailleurs, il a invité les jeunes à être sérieux et exigent sur la scène.
Cet artiste malien, dont le talent n’est plus à démontrer, fait l’objet d’une forte demande de la part des réalisateurs européens qui sont intéressés par sa vie comme trame de films documentaires.
Il a joué dans plusieurs films comme : “les aventures de Seko” de Habib Dembélé, “Bamako” de Abdrou-amane SISSAKO de la Mauritanie, “Le sage de Badiangara” de Louis Deck (France), où en plus d’être acteur, il fut assistant réalisateur etc.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin