Un préfet enlevé par des hommes armés a été retrouvé mort ce lundi 10 mai dans une forêt de l’ouest du Burkina Faso en proie à la violence djihadiste, a-t-on appris ce mercredi de sources sécuritaires et locales.
Dans un communiqué, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, a annoncé «le décès le 8 mai de Monsieur Kaboré Amadou», préfet et «président de la délégation spéciale de Tchériba», dans la région de la Boucle du Mouhon (ouest).
Interceptés par des hommes armés
Les circonstances de la mort du préfet, dont l’inhumation est prévue mercredi à Tanghin-Dassouri (centre), n’ont pas été précisées dans ce communiqué. Mais, selon des sources locales, le préfet avait pris lundi soir la route de Dédougou, capitale régionale où il avait assisté à une réunion, pour rejoindre Tchériba, dont il faisait office de maire.
En compagnie d’un collaborateur et de son chauffeur, ils ont été interceptés par des hommes armés sur la route entre Dédougou et Tchériba, à hauteur de la localité de Karo, selon les mêmes sources qui ont précisé que le chauffeur et le collaborateur ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. Des opérations de ratissage avaient été lancées par les forces de sécurité dès l’annonce de sa disparition : son corps a été retrouvé dans la forêt de Karo, situé à une vingtaine de kilomètres de Dédougou, selon des sources sécuritaires qui n’ont pas indiqué la manière dont Amadou Kaboré avait trouvé la mort.
iBurkina Faso: l’armée accusée de crimes
Mi-avril, l’armée avait annoncé avoir mené dans cette région une opération anti-djihadiste appelée Kapidugu («Ruche» en langue moré), mobilisant plus de 800 soldats et volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée). Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis huit ans plus de 10.000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.
Source : lefigaro