Face aux parlementaires, ce mardi, le chef du gouvernement de Transition a fait cas du retour de personnes déplacées dans leurs localités.
« A la date du 23 mai 2023, plus de 20 457 ménages, comprenant plus de 125 227 personnes, sont retournés dans leur localité d’origine », a affirmé Me Apollinaire Kyelem de Tambèla, sans autre précision.
C’est la première fois que les autorités de la transition donnent des chiffres exacts sur le nombre de personnes déplacées qui ont regagné leurs villages.
Fin mars, le pays a franchi la barre des deux millions de personnes déplacées du fait du terrorisme, a rapporté vendredi, le Conseil national de secours et de réhabilitation (CONASUR), mi-mai, se situant exactement à 2 062 534 de personnes.
La semaine dernière, le gouvernement avait contesté ces chiffres et exigé la reprise des décomptes, estimant que cela avait été fait dans la précipitation et que certains aspects n’avaient pas été pris en compte, notamment les déplacés qui ont regagné leurs localités d’origine.
« Des instructions ont été données de tenir compte des imperfections dans les enregistrements, pour établir un décompte plus réaliste du nombre des P.D.I. », a insisté le Premier ministre burkinabè.
Me Apollinaire Kyelem de Tambèla a indiqué que le gouvernement et ses partenaires humanitaires continuent de fournir des efforts pour prendre en charge les déplacés.
À ce titre, 21 494 tonnes de vivres ont ainsi été livrées, selon le chef du gouvernement, « dans des localités difficiles d’accès (…) par des opérations spéciales terrestres et aériennes. On peut citer entre autres Djibo, Solhan, Sébba, Seytenga, Sollé, Kalsaka, Kelbo, Bourzanga… »
Pour la saison pluvieuse qui s’annonce, des projets sont initiés pour procurer de meilleurs abris aux déplacés et assurer leur insertion dans l’agriculture et l’élevage, a déclaré le Premier ministre.
Me Kyelem de Tambèla a aussi dénoncé l’attitude des « salariés » qui se sont faits enregistrés dans le rang des PDI de même que des personnes ne répondant en rien aux critères de personnes déplacées.
« Pour prévenir des abus, des comités mixtes de veille, composés de représentants de PDI et de la communauté hôte, sont mis en place pour assister les équipes d’enregistrement », a-t-il indiqué.
DS/ac/APA