IDÉO – Une attaque armée contre l’ambassade de France et l’état-major des armées a eu lieu vendredi matin dans la capitale burkinabè. Plusieurs assaillants ont été neutralisés. Au moins 85 personnes ont été blessées.
Une double attaque coordonnée a eu lieu, vendredi matin, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. La première a visé, peu avant dix heures, l’ambassade de France. Selon nos informations, quatre hommes armés auraient tenté de pénétrer dans les locaux de la chancellerie, sans y parvenir. Un intense échange de tirs a éclaté entre les assaillants et les gendarmes burkinabés protégeant les locaux.
En parallèle, un second raid a eu lieu à environ un kilomètre de là, près de l’Institut français Georges Mélière et l’état-major général des armées. Une violente explosion a été entendue et a détruit un pan du bâtiment. Des photos postées par des habitants de la capitale sur Twitter montraient des épaisses colonnes de fumée noire s’élevant de plusieurs batiments.
Au moins 28 personnes ont été tuées dans cette attaque, assurent des sources sécuritaires françaises. Au moins 85 personnes ont également été blessées, selon le directeur central des services de santé de l’armée burkinabè. Aucune victime française n’est à déplorer, affirme une source diplomatique. Le gouvernement a donné un bilan provisoire de «six assaillants abattus, sept décès côté forces de défense et de sécurité, six blessés dont deux civils». Il a condamné des «actes lâches et barbares» et invité «les populations à garder le calme et à collaborer avec les forces de défense et de sécurité».
L’ambassade française visée
Peu avant 14 heures (heure française), le service d’information du gouvernement burkinabé a déclaré que cet assaut visait bien l’ambassade de France et l’état-major des armées. «La situation est sous contrôle concernant les emprises diplomatiques françaises», avait alors indiqué l’entourage du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. «Les forces françaises au Burkina sont intervenues en soutien à l’action de l’armée burkinabé, elles n’ont pas pris part directement à l’action», a affirmé à l’AFP le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l’État-major de l’armée française,
«Le président de la République suit très attentivement ce qui se passe, il est tenu informé en direct par ses équipes de l’évolution de la situation», a indiqué l’Élysée. De son coté, le parquet de Paris a annoncé ouvrir une enquête pour «tentative d’assassinat terroriste». Une enquête de flagrance a été ouverte pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle», a précisé le parquet, compétent car l’attaque a visé des ressortissants et des intérêts français.
Au ministère de l’Intérieur, une personnalité éminente croit savoir que «l’affaire n’est pas terminée à Ouagadougou». À l’entendre, il n’y a pas de répercussion sur le niveau d’alerte antiterroriste dans l’Hexagone et «les groupes qui agissent sur ce front ne sont jamais venus en France». Toutefois, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) «surveille avec attention» la situation. Pour l’heure, «la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et le ministère des Affaires étrangères oeuvrent en première ligne». Les services de l’Intérieur «communiquent avec eux». Les experts antiterroristes de Beauvau ont participé à «une première réunion de crise à 13 heures, une autre va se tenir ce soir». Selon nos informations, des renseignements faisaient état, il y a quelque temps, d’individus qui avaient franchi les frontières pour s’infiltrer au Burkina Faso. Selon une source de haut niveau, il semble bien que les groupes terroristes «agrandissent le cercle dans la région».L’ambassade de France au Burkina Faso visée par une attaque terroriste L’attaque contre l’ambassade de France à Ouagadougou était toujours en cours vendredi en fin de matinée. Un second raid a touché d’autres bâtiments Au cours des derniers mois, Ouagadougou a été victime de deux attaques terroristes. En janvier 2016, un commando de quatre djihadistes avait tué 30 personnes dans des restaurants du centre-ville. Cet attentat avait revendiqué par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), très actif dans le Mali voisin. En août 2017, un nouvel attentat, commis là encore par deux djihadistes armés de kalachnikov, avait visé des terrasses, tuant 18 personnes. Le nord du pays est le théâtre d’assauts djihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel.
Source: lefigaro