La période de transition avant un retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso, où un coup d’État a eu lieu le 24 janvier, a été fixée à trois ans mardi par des assises nationales qui ont rassemblé les “forces vives” du pays. Une charte de la transition a été signée sous les acclamations par le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à l’issue de plusieurs heures de travaux des assises.
Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a déjà prêté serment le 16 février devant le Conseil constitutionnel, a été investi mercredi par la table ronde qui a impliquée toutes les forces vives de la nation burkinabè, notamment les militaires au pouvoir, les partis, syndicats, organisations de la société civile, de la jeunesse, des femmes et des personnes déplacées par les attaques djihadistes qui frappent le Burkina Faso depuis 2015.
L’aspiration du peuple burkinabè
A la Suite du Sommet extraordinaire de la CEDEAO tenue le jeudi 3 février dernier, les dirigeants de l’organisation avaient demandé aux militaires au pouvoir au Burkina Faso la mise en place des organes de transition et l’adoption d’un chronogramme électoral pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel. En effet, les nouvelles autorités ont par ailleurs, rempli certaines conditions demandées par les dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique l’Ouest – CEDEAO. Cependant, aux cours des Assises nationales, les forces vives Burkina Faso ont validé, mardi, la charte de la Transition et proposé une durée de 36 mois, trois ans. Alors, l’organisation sous régionale demande un calendrier raisonnable pour un retour à l’ordre constitutionnel. Quelles seront les réactions de l’organisation ouest africaine ? Les trois ans proposés par les burkinabè conviennent-ils à la CEDEAO, vu qu’elle demande un retour rapide à l’ordre constitutionnel ? D’ailleurs, une mission ministérielle est annoncée au Burkina Faso dans les jours avenir. Cela, après que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui devait se rendre au Burkina dans une délégation de chefs de l’État, annule son séjour et exige une fois de plus la libération du président déchu Rock Marc Christian Kaboré.
Scénario à la malienne et à la guinéenne ?
Comme au Mali voisin et dans d’autres pays de l’Afrique subsaharienne, la Cédéao est perçue par les populations burkinabè comme « un clan de chefs d’États, pas comme une Cédéao des peuples ». La fermeture des chefs d’État semble intacte sur une chose, « la tenue des élections dans un bref délai ». Pourtant, les populations en colère contre les politiques réclament de plus en plus, la prise de pouvoir des militaires pour la « refondation » des États. C’est le cas du Mali, qui est en guerre froide, depuis quelques semaines, avec l’organisation sous régional, suite à la présentation d’un chronogramme d’une transition de 5 ans.
Par ailleurs, en Guinée Conakry, un autre pays voisin du Burkina Faso, théâtre aussi d’un coup d’État en 2021, jusque-là aucune durée n’a été présentée pour la transition. Chose que, selon les autorités, le Conseil national de transition – CNT mis en place, il y a seulement quelques jours, doit statuer. Les burkinabè emprunteraient-ils, le même chemin où, ils finiront par céder à la pression de la conférence des Chefs d’État de la CEDEAO ? Quand même, le forces vives de la nation burkinabè ont décidé de donner trois ans aux auteurs du coup d’État contre le président Roch Marc Christian Kaboré pour « refonder » l’État burkinabè.
Ibrahim Djitteye
Source: Journal le Pays- Mali