Les participants sont 300 personnes issues des 13 régions que compte le Burkina Faso
Les assises nationales en vue de la signature de la Charte de la Transition et de la désignation d’un Président militaire ou civil pour diriger la Transition au Burkina Faso, suite au coup d’Etat du 30 septembre dernier contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ont débuté ce vendredi à Ouagadougou, a constaté un correspondant de l’Agence Anadolu.
Le capitaine Marcel Médah qui a lu le discours d’ouverture au nom du capitaine Ibrahim Traoré a déclaré qu’”à travers ces assises nous avons rendez-vous avec l’histoire. Nous devons taire nos divergences et aller vers la paix”.
Il a soutenu que l’intérêt supérieur de la nation doit guider les participants.
Ces assises nationales ont pour objectif d’examiner et d’adopter la charte de la transition, de désigner un président de la transition conformément à la charte et de recueillir toute proposition en vue de la bonne marche de la transition.
Les participants sont estimés à 300 personnes et constitués des forces vives de la nation que sont les forces vives des régions, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPR, le mouvement des militaires putschistes), les forces de défense et de sécurité, les organisations de la société civile, les partis politiques, les organisations religieuses et coutumières, les volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée), les personnes déplacées internes, les syndicats et les Burkinabè de l’extérieur.
“Il s’agit d’une importante étape de la marche du Burkina Faso qui exige de nous tous beaucoup de discernement et d’engagement. Nous attendons à peu près 300 délégués”, avait déclaré jeudi soir, à la télévision publique le président du comité d’organisation des Assises nationales, le colonel-major Célestin Simporé.
“Ces assises doivent nous permettre de dégager un consensus national sur la gouvernance politique et sociale à impulser en vue de la consolidation de notre vivre-ensemble pour un Burkina de paix, de sécurité et de développement”, a-t-il dit.
Le projet de Charte soumis à l’examen des participants et consulté vendredi, par l’Agence Anadolu, indique que le Président du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (le capitaine Ibrahim Traoré) assure les fonctions de Président de la transition, Chef de l’Etat, Chef suprême des Forces armées nationales.
Le Président de la transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la Transition, selon la même source.
Le document qui fixe la durée de la Transition à 21 mois à compter du 02 octobre 2022 indique aussi que le Président de la transition est investi par le conseil constitutionnel alors que l’Assemblée législative de transition est composée de cinquante et un (51) membres contre 71 sous le pouvoir du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
La fonction de membre de l’Assemblée législative de transition n’est pas rémunérée, selon la même source.
Huit mois après avoir renversé le président Roch Marc Christian Kaboré taxant sa gestion de la crise sécuritaire “d’inefficace”, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été à son tour renversé le 30 septembre dernier, par un groupe de militaires de son propre camp, conduit par le capitaine Ibrahim Traoré, âgé de 34 ans.
Le capitaine Traoré et ses hommes ont accusé Damiba d’avoir opéré des choix “hasardeux” qui “ont progressivement affaibli” le système sécuritaire du pays en proie aux attaques terroristes.
Au lendemain du coup d’Etat contre Damiba, le capitaine Traoré avait déclaré dans ses premières sorties médiatiques qu’il n’était pas intéressé par la gestion du pouvoir d’Etat et que son objectif était de renforcer la lutte contre le terrorisme.
Il avait en outre, rassuré qu’un président civil ou militaire sera désigné à l’issue des assises nationales qui se tiendront ce vendredi à Ouagadougou.
Cependant, depuis le 1er octobre des manifestations sont régulièrement organisées dans plusieurs villes du pays pour demander à Traoré de garder le pouvoir durant la période de la Transition.