L’adoption d’une charte de la transition au Burkina Faso prévoyait la formation d’un gouvernement dirigé par un Premier ministre civil. Il a désormais un nom : Albert Ouédraogo. Cet universitaire de 53 ans est à la tête d’un cabinet de conseils et d’audit des entreprises depuis 2007. Cette nomination a surpris car c’est un homme bien peu connu du public. Albert Ouédraogo, le nouveau Premier ministre du Burkina, est un technocrate. Docteur en économie, il a enseigné plusieurs années à l’université de Ouagadougou, d’après son profil LinkedIn, avant de rejoindre le secteur privé. Il a notamment travaillé pour des cabinets d’audit et de conseil dont le prestigieux Deloitte, firme internationale britannique. Avec cette nomination, le nouveau président du Burkina Faso maintient le cap qu’il s’était fixé : s’éloigner du champ politique et laisser les affaires courantes aux hommes de dossier. Un choix qui laisse toutefois certains perplexes. « L’avènement de la technocratie ne démarre pas aujourd’hui, parmi les Premiers ministres de Roch, deux sur trois étaient des technocrates et ils ont échoué », déclare un acteur de la société civile. Selon la présidence du Faso, Albert Ouédraogo dispose d’une solide expérience dans le domaine du management des administrations publiques, des projets de développement et des entreprises privées. Cet ancien élève du Prytanée militaire de Kadiogo (promotion 1981) est un proche de l’ancien premier président de la Banque ouest-africaine de développement, Pierre Claver Damiba, l’oncle du chef de la junte. Ce technicien n’a d’ailleurs pas d’antécédents politiques connues. Son principal fait d’armes remonte à 1990, lors des longues grèves d’étudiants, il fut, en tant que membre de l’Association des étudiants burkinabé (Aneb) l’un des leaders de la mobilisation de la section Essec (Sciences économiques et de gestion) de l’université de Ouagadougou. Malgré ses qualités d’étudiant brillant, cela lui a valu une exclusion. Alors que Paul-Henri Sandogo Damiba fait ses premiers pas comme président de la transition, officiellement investi, le choix de ce Premier ministre peu connu et technocrate donne une première orientation. La nomination des membres du gouvernement, qui doit compter 25 ministres, sera scrutée. Cependant Le chef de l’État a ordonné un audit général du secteur public, une mesure visant à insuffler la bonne gouvernance dans l’administration.
Mariam Guindo, stagiaire
Source: Journal le Pays- Mali