Il s’agit de la troisième fois que l’infrastructure de franchissement soit la cible des groupes armés non identifiés

Le pont de Naré, situé au centre du Burkina Faso sur l’axe Kaya (Centre-nord) – Dori (Sahel) a été endommagé pour la troisième fois, dans la nuit de dimanche à lundi, par des individus armés non identifiés, a-t-on appris de sources concordantes.

“Le pont de Naré, situé sur la route nationale numéro 3, reliant Ouagadougou à Dori, a encore été dynamité par des terroristes, dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 août 2022”, a rapporté le journal en ligne “Actualité.bf” soulignant que l’infrastructure a été partiellement détruite, ce qui empêche la circulation dans les deux sens, sur l’axe Kaya-Dori.

Joints au téléphone par l’Agence Anadolu, plusieurs passagers bloqués sur les lieux ont confirmé les faits.

“Nous sommes venus trouver que le pont a été saboté. Nous avions quitté la ville de Kaya pour Dori, mais impossible de passer”, a expliqué un conducteur de camion sous couvert de l’anonymat, soulignant qu’il s’agit d’un “pont stratégique” pour le pays.

Les images du pont détruit sont largement partagées sur les réseaux sociaux accompagnées de commentaires de désolation.

“Le célèbre et très stratégique pont de Naré après Kaya, a été dynamité une première fois le 30 juin, rendant le trafic impossible entre Kaya et Dori. Le pont avait semble-t-il été remis en état par des usagers de la route”, a écrit l’activiste Soulyemane Ouédraogo, allias Basic-Soul.

L’infrastructure qui relie la capitale burkinabè à la région du Sahel, puis le Niger, avait été sabotée une deuxième fois le 16 juillet dernier.

Ouédraogo a souligné que le dispositif d’anticipation n’a pas réussi à empêcher que le pont de Naré subisse un troisième sabotage observable ce jour, 22 août.

“Le trafic est de nouveau interrompu et les usagers de la route sont dans le désarroi”, a-t-il ajouté.

“En plus du dynamitage du pont de Naré (commune de Tougouri) la nuit du dimanche à lundi, des informations font état d’embuscade entre Dori et Bani contre une unité de la gendarmerie qui allait constater les dégâts ce matin”, a indiqué pour sa part la plateforme de suivi des attaques terroristes “Sahel Security”.

Selon la même source, cette attaque n’a fait aucune victime.
Elle avait été réhabilitée grâce aux éléments du Génie militaire, selon les autorités burkinabè.

La situation sécuritaire est fragile dans le Centre-nord et le Sahel, des régions voisines.

Le président du conseil régional de l’économie informelle du Centre-Nord Oussouf Ouédraogo “aurait été enlevé vendredi, alors qu’il se rendait à Kongoussi dans le cadre de ses affaires”, a annoncé le conseil national de l’économie informelle dans un communiqué.

Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à des attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes et plus de 1,9 million de déplacés internes.

Le pays connaît la plus importante vague de déplacements de personnes à cause du terrorisme, dans le Sahel, selon le Comité international de la Croix rouge au Burkina Faso (CICR), qui précise que trois personnes déplacées sur quatre dans le Sahel sont du Burkina Faso.

Source : Anadolu Agency