Au regard de « l’engouement » constaté dans le cadre du recrutement de 50 mille combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) lancé fin octobre au Burkina Faso pour lutter contre le terrorisme, les autorités ont donné des instructions pour un allègement des formalités d’enrôlement, a-t-on appris de source officielle.
Mercredi dernier, en Conseil des ministres, le gouvernement burkinabè a indiqué qu’ »à la date du 08 novembre 2022, plus de 25 000 personnes se sont enrôlées ».
« L’opération se poursuit jusqu’au 18 novembre 2022 et au regard de l’engouement, le Conseil a donné des instructions pour un allègement des formalités afin de faciliter l’enrôlement du plus grand nombre », selon la même source.
Ce recrutement concerne « tout citoyen de nationalité burkinabè de 18 ans et plus et de bonne moralité » et au départ le dossier devrait être composé entre autres d’un extrait d’acte de naissance ou un jugement supplétif d’acte de naissance, une photocopie légalisée de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et d’un certificat de nationalité Burkinabé.
Au regard de l’indisponibilité de certains documents notamment, l’acte de naissance ou un jugement supplétif d’acte de naissance et le certificat de nationalité Burkinabé, les candidats au recrutement des volontaires sont autorisés à se faire enrôler avec les carte d’identité burkinabè et à compléter le dossier ultérieurement.
Les candidats retenus suivront une formation militaire et civique. Ils prendront part aux opérations militaires sur le théâtre national.
C’est le 21 janvier 2020 que la loi des Volontaires pour la défense de la patrie a été adoptée par le Parlement burkinabè. Les volontaires sont des civils formés en trois semaines avec pour mission « de contribuer, au besoin par la force des armes, à la défense et à la protection des personnes et des biens de son village ou de son secteur de résidence, en vertu d’un contrat signé entre le volontaire et l’État », selon la loi.
La situation sécuritaire est marquée par des attaques terroristes depuis 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes, alors que plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon les chiffres officiels.
« C’est pour contrer cette situation dramatique qui atteint des proportions de plus en plus inquiétantes que les nouvelles autorités ont décidé de lancer un appel à une mobilisation populaire générale à travers un recrutement massif de 50 000 civils qui seront enrôlés comme Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) », a écrit le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communauté (CISC), une ONG burkinabè évoluant dans la promotion des droits humains.
L’ONG a, par ailleurs, invité tous les Burkinabè de toutes les communautés à se mobiliser de manière solidaire pour sauver le pays, et les autorités à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que le recrutement des supplétifs soit « inclusif c’est-à-dire sans discrimination ».
L’armée burkinabè qui compte environ 30 000 hommes avait déjà lancé début octobre le recrutement de 3 000 soldats. En avril, 3 000 militaires avaient déjà été recrutés.
Burkina Faso
AA/Ouagadougou/Dramane Traoré