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Burkina Faso: la mobilisation historique de samedi largement commentée dans la capitale

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L’opposition a fait une véritable démonstration de force en manifestant samedi 18 janvier dans le calme dans plusieurs villes du pays. Elle dénonce la révision de l’article 37 de la Constitution limitant à deux quinquennats les mandats présidentiels. Elle permettrait au président Compaoré de se présenter pour un troisième mandat en 2015. Une journée d’action très largement commentée à Ouagadougou.

« Une marrée humaine à Ouagadougou », « Une forte mobilisation à Bobo Dioulasso », les titres de la presse en ligne reviennent ce dimanche 19 janvier sur la participation des Burkinabè à cette journée nationale de protestation.

« Nous, nous ne disons pas que nous voulons imposer quoi que ce soit au gouvernement mais c’est heureux que le gouvernement sache qu’aujourd’hui, pour la conquête du pouvoir, les lignes ont bougé, s’enthousiasme Ablassé Ouédraogo, président du parti d’opposition Le Faso Autrement. Et rien ne sera plus comme avant parce que la peur est définitivement installée dans le camp du gouvernement. La démonstration a été donnée par le peuple burkinabè samedi et [celui-ci] ne se reposera pas tant que ce qu’il souhaite n’aura pas obtenu de réponse définitive. Et la réponse définitive, c’est la décision du président Compaoré de dire que l’article 37 de notre Constitution ne sera pas modifié, le Sénat ne sera pas mis en place au Burkina Faso.»

Chiffre contesté

Selon la police, ils étaient 10 000 à descendre dans la rue à Ouagadougou à l’appel de l’opposition politique. Un chiffre critiqué par les organisateurs, qui parlent de l’une des plus grandes manifestations jamais organisées au Burkina Faso. Pour de nombreux observateurs, cette journée marquera l’histoire politique du pays.

« C’est la première fois que je vois une telle mobilisation à Ouagadougou, même l’affaire Norbert Zongo n’a pas mobilisé autant de monde », confie un journaliste. « C’est presque incroyable que la marche se soit déroulée sans incident tellement il y avait du monde », s’étonne un leader de la société civile. Dans un communiqué, le gouvernement burkinabè salue « le sens élevé de la responsabilité de l’opposition et félicite les acteurs pour cette manifestation pacifique ».

Mais ce que souhaite Ablassé Ouedraogo, ce sont de véritables discussions : « Nous n’avons jamais refusé le dialogue. Pour preuve, le 14 novembre 2013, nous avons été reçus au niveau du chef de file de l’opposition par le président du Faso. Maintenant dialoguer pour dialoguer dans le vide, ce n’est pas nécessaire. Des problèmes concrets sont posés, le président Compaoré doit apporter des solutions. »

Joint par RFI, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, confirme la poursuite des concertations sur la mise en place du Sénat et l’amélioration des conditions de vie des populations.

Mais sur la question d’une éventuelle modification de l’article 37 de la Constitution, le ministre s’exclame : « Comment peut-on discuter sur l’article 37 alors que personne au gouvernement n’a encore pris de décision. Ni le président Blaise Compaoré, ni le gouvernement n’ont annoncé officiellement que l’article 37 de la Constitution sera modifié ! ».

rfi

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