Soupçonnés de tentative de coup d’État, huit militaires ont été interpellés par la police militaire judiciaire, a indiqué, mardi, le procureur militaire de Ouagadougou. Par ailleurs, depuis quelques semaines, le contexte social est tendu au Burkina Faso suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.
Le procureur militaire de Ouagadougou a annoncé, le mardi l’interpellation des huit militaires tentant de déstabiliser les institutions de la République. dans son communiqué le procureur a indiqué que c’est l’un des présumés membres du groupe qui a dénoncé les autres. Le Parquet militaire affirme, par ailleurs dans un communiqué avoir été saisi, samedi, d’une « allégation de projet de déstabilisation des institutions de la République que projetait un groupe de militaires”, sur dénonciation d’un “membre de la bande ». Selon le procureur, la police judiciaire militaire a ouvert une enquête pour « élucider » cette affaire.
Selon nos informations, le chef de corps du 12è régiment d’infanterie commando, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana figurent parmi les officiers arrêtés. Il était jusqu’à présent le commandant du groupement des forces du secteur ouest dans la lutte contre le terrorisme.
Par ailleurs des sources proches de l’affaire indiquent que des soupçons pesaient contre un groupe de personnes, dont des militaires, depuis les manifestations du 27 novembre dernier auxquelles les manifestants demandaient la démission du président de la République du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Des milliers Burkinabè avaient dénoncés en fin novembre dernier lors des manifestations « l’incapacité » du pouvoir à endiguer la violence djihadiste. Des heurts avaient éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, faisant une dizaine de blessés.
Burkina Faso en proie à des violences djihadistes récurrentes depuis six ans. Ce pays limitrophe du Mali fait face aux exactions attribuées à des groupes djihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l’État islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’est et le nord-ouest. Le Burkina Faso compte parmi les pays du Sahel qui souffre depuis des années à des attaques terroristes récurrentes.
En effet, la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays a créé des fortes tensions sociales au Burkina Faso. Des milliers de manifestants sont descendus en fin novembre dans les rues de plusieurs villes du pays pour réclamer la démission de l’exécutif y compris le président Kaboré. Face à la dégradation continue de l’atmosphère sécuritaire, l’opposition politique au Burkina avait elle aussi, menacé de demander la démission du président et de son gouvernement si les lignes tardent à bouger dans le sens de l’amélioration de la situation.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS