Deux semaines après le putsch dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, les Burkinabè sont convoqués le vendredi 14 et le samedi 15 octobre prochain pour l’adoption d’une nouvelle charte de la Transition. Cette table ronde consiste également à désigner le futur dirigeant du pays qui succèdera au lieutenant-colonel Damiba. Cette information a été donnée à travers un décret présidentiel signé par le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Mais, cela ne rassure pas certains observateurs du pays.
Arrive au pouvoir le 24 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Dambia a été évincé le 30 septembre dernier par un jeune officier de l’armée burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Ce coup de force soutenu par des manifestations populaires a duré 48 heures avant que le lieutenant-colonel Damiba ne jette complètement l’éponge. Par ailleurs, une grande partie de la population burkinabè exige la confirmation du capitaine Ibrahim Traoré a la tête du pays.
D’aucuns demandent la non tenue de ces assises nationales devant adopter une nouvelle charte et designer un nouveau président de la Transition. C’est le cas de Harouna Dicko qui demande au nouvel homme fort du pays d’assumer ses responsabilités. « Le 30 septembre 2022, le Mpsr a démis son ancien président en vous nommant comme nouveau président. J’avoue que vous m’aviez rassuré par la pertinence de vos premières décisions contenues dans le communique numéro 3 et, par la clarté de vos premières déclarations le 1er et le 02 octobre sur les antennes d’Oméga et de RFI ».
Il demande ainsi l’annulation des Assises nationales des 14 et 15 octobre prochains et la légifération par voie d’ordonnance conformément a l’article 5 du nouvel acte fondamental. « Éviter la restauration d’un quelconque ordre ancien au risque de vous mettre à dos les partisans de tous les autres ordres anciens, comme votre prédécesseur qui a tenté une réconciliation nationales au forceps », a indiqué Harouna Dicko, s’adressant au nouvel homme fort du pays.
Notons que le Burkina Faso est pris dans un tourbillon de violences protéiformes à caractère djihadiste et intercommunautaire depuis 2015. L’armée burkinabè, qui n’a pu endiguer la progression de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, s’est progressivement fracturée entre soldats du rang déployés sur le terrain et haut gradés.
Ibrahim Djitteye
Source : LE PAYS