Le RPM devrait se tailler la part du lion dans le bureau de l’Assemblée nationale, qui est en train d’être mis en place dans les coulisses de l’Hémicycle. Le parti majoritaire a déjà dans sa gibecière la 1ère Questure et trois vice-présidences. Ses alliés, regroupés dans l’APM, s’arrogeront la 2ème Questure et deux vice-présidences alors que l’opposition tient à avoir son poste de député panafricain qu’occuperait son leader Soumaïla Cissé.
Les discussions se poursuivent dans les coulisses de l’Assemblée nationale pour la répartition entre les différents groupes parlementaires des huit postes de vice-présidents, les huit secrétariats parlementaires et les deux questures. Mais aussi pour le dispatching des postes de prestige et de privilège de députés de l’UEMOA, de la CEDEAO et du parlement panafricain.
De source sûre, les alliés du parti majoritaire, rassemblés dans le groupe nommé Alliance pour le Mali (APM) vont prendre possession de la 2ème Questure, de deux vice-présidents, d’un secrétaire parlementaire. Ils auront également des postes prestigieux et convoités comme deux présidences de commissions (la commission lois et la commission Emploi et jeunesse), un député à l’UEMOA, un député à la CEDEAO et un député à l’Union africaine. L’APM aura aussi trois membres dans la Commission de contrôle (toujours présidée par un député de l’opposition) et deux députés à la Haute Cour de justice. Sans compter le poste de président du groupe parlementaire et son adjoint.
La moisson des uns et des autres
Si la moisson de l’APM est assez intéressante, celle de l’opposition devrait concerner une vice-présidence que le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, souhaite voir Soumaïla Cissé occuper. Celui-ci ne serait pas prêt à siéger au bureau de l’Hémicycle. Son parti, l’URD, lui préfère un poste de plus haute facture, celui de député panafricain (siégeant à Midrand-Johannesbourg en Afrique du Sud).
Il faut rappeler en passant que durant la législature 2007-2012, les cinq députés maliens qui ont siègé au parlement de l’Union africaine sont un certain Ibrahim Boubacar Kéita du RPM, Me Mountaga Tall du CNID, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké de l’URD, Lancéni Balla Kéita de l’ADEMA et Mme Ascofaré Oulématou Tamboura du PDES.
Selon nos sources, si l’opposition et la majorité ne parviennent pas à un accord sur ce point, l’URD pourrait boycotter le bureau de l’Hémicycle en refusant d’occuper la vice-présidence qui lui sera proposée. A ce niveau, il faut que le parti de la poignée de mains (18 députés) parle d’une seule voix avec ses alliés du PARENA et du PDES pour ne pas se faire court-circuiter par ces partis qui ont ensemble moins de six députés ; tant la soif de privilèges est très forte chez les uns et les autres.
En outre, comme le prévoient les textes de ces institutions communautaires, sur les cinq députés qui reviennent à chaque pays, au moins un siège est réservé à l’opposition. Donc, l’opposition aura un député à l’UEMOA et un autre à la CEDEAO.
Alliance FARE-SADI?
Il faut préciser qu’aux dernières nouvelles, les FARE (6 députés) et SADI (5 députés) projettent de s’allier pour former un groupe parlementaire (au moins dix députés pour disposer d’un groupe parlementaire). Ce nouveau groupe, avec 11 élus, aura un poste de vice-président et probablement un secrétariat parlementaire.
En récapitulatif partiel, énonce notre source, il y aura 5 groupes parlementaires à Bagadadji qui vont s’arracher les postes du bureau de l’Hémicycle. Le groupe RPM, avec ses 70 députés, occupera 3 vice-présidences, 3 secrétariats parlementaires et la 1ère Questure. L’APM, 2 vice-présidences, la 2ème Questure, un secrétariat parlementaire, le groupe URD-PARENA-PDES, un vice-président, un secrétariat parlementaire, le groupe ADEMA avec une vice-présidence, un secrétaire parlementaire et le groupe FARE-SADI, une vice-présidence, un secrétaire parlementaire. A ces postes s’ajoutent les présidents des onze commissions, les présidents des groupes et les députés représentant le Mali à l’UA, à la CEDEAO et à l’UEMOA.
Au niveau de tous ces postes, il y a plus qu’à…manger et à boire !
Bruno Djito SEGBEDJI
SOURCE: L’Indépendant