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Budget de l’État sur la nutrition et Wash: le GSB déplore l’absence de lignes budgétaires propres

Le Groupe de suivi budgétaire (GSB) et ses partenaires ont organisé, hier jeudi 3 février, à l’hôtel Olympe, un atelier de restitution du rapport de l’analyse des budgets de l’État sur la nutrition et Wash. La cérémonie d’ouverture était présidée par le directeur général adjoint du budget, Bédy SAMAKÉ ; en présence du président du Groupe de suivi budgétaire, Amadou Daba TRAORÉ ; du représentant de World Vision, Adama Yoro DIARRA…

 

Cet atelier avait comme objectif de partager les résultats de l’analyse des budgets de l’État sur la nutrition et Wash avec les citoyens, les acteurs étatiques, les PTF, la société civile et les médias.

Le présentant de World Vision, Adama Yoro DIARRA, a affirmé que dans le cadre du processus de plaidoyer, il est nécessaire de constituer les argumentaires. Selon lui, ce rapport est une opportunité pour mieux comprendre le niveau de mobilisation des ressources financières de l’État en faveur de la nutrition, l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Il a souligné que le rôle du Groupe de suivi budgétaire, dans le cadre du programme Rigth2grow, avait été d’apporter son expertise pour le renforcement sur le système budgétaire et la mise à disposition des informations financières plus fluides en vue de mener des actions de plaidoyer.

M. DIARRA a salué l’accompagnement constant des services de l’État impliqués dans le processus. Il a également rappelé que le projet Rigth2grow avait été une contribution importante dans le cadre de la collaboration entre le Mali et le Royaume des Pays-Bas pour l’amélioration de la nutrition des enfants.

Le représentant du ministre de l’Économie et des finances, Bédy SAMAKÉ, directeur général adjoint du budget, dira que l’analyse des budgets de l’État dans la perspective de la nutrition et Wash a été réalisée dans le cadre du programme rigth2grow dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et le district de Bamako sous la coordination du Groupe de suivi budgétaire.

Il a soutenu que ce rapport avait permis d’informer les acteurs étatiques, les partenaires techniques et financiers, la société civile et les médias sur la prise en compte de la question portant sur la nutrition et Wash dans le budget de l’État. Dans un second temps, ajoute M. SAMAKÉ, il s’agira d’examiner ensemble les observations et contributions des participants pour améliorer le document qui servira d’outil de plaidoyer et de suivi de la prise en charge des questions de financement de la nutrition et le Wash dans le budget de l’État.

Le directeur général adjoint du budget a rassuré de la disponibilité du ministère de l’Économie dans le cadre du plaidoyer et du suivi budgétaire pour une information complète et à temps réel de l’ensemble des acteurs.

En effet, il ressort du rapport que malgré l’engagement politique de haut niveau visant la Nutrition et Wash, ils demeurent sans lignes budgétaires dans le budget national . Même si cela est le plus souvent justifié par l’adoption de l’approche programmes budgets. Par ailleurs, les acteurs estiment que le partage de Wash entre trois ministères est un facteur majeur pour l’analyse budgétaire.  Pour eux, il est très difficile de dissocier les budgets des différents sous-secteurs.

Pour mieux comprendre la problématique de l’existence des lignes budgétaires Nutrition et Wash dans les budgets de l’État et des schémas de financement des deux thématiques, une analyse des budgets de l’État dans la perspective de la Nutrition et Wash a été commanditée par le GSB. L’objectif est d’identifier et d’analyser la part de nutrition et de Wash dans les budgets de l’État à travers des questionnements tels : quel est le budget réel alloué à la nutrition et Wash de 2019 à 2021 dans le budget d’État ?; quel mécanisme pour  intégrer une ligne carrément nutrition et Wash dans le budget d’État?

Des résultats de  l’analyse, il ressort que bien que la Nutrition et Wash découlent des politiques ou des stratégies nationales, il n’existe pas de lignes budgétaires propres à ces thématiques dans le budget de l’État, approche programmes -budgets étant. Le budget de la Nutrition est dilué dans celui de la santé et ne représente qu’à peine 1% de ce budget.

« Wash est à cheval sur 3 ministères : le ministère des Mines, de  l’Énergie et de l’Eau (eau); le ministère de l’Environnement et du Développement durable (assainissement), et le ministère de la Santé (hygiène publique). Le budget est affecté à Wash et chaque sous-secteur a son budget, mais l’eau et l’assainissement ont un budget commun. Donc , il n’existe pas d’inscription spécifique pour le Wash. Le budget étant alloué de façon macro à ces différents ministères, il est difficile de faire la part des choses. Cependant, il existe une ligne de financement de Wash à travers les PTF. Il s’agit du financement à travers les projets et programmes, le Programme PEPA de la GIZ (eau et assainissement) ; CARE Wash + (eau, hygiène, assainissement), mais même à ce niveau, il est difficile de dissocier les fonds alloués à chaque sous – secteur », précise le rapport.

Toujours selon les résultats de l’analyse, il ressort aussi que les engagements pris par l’État pour la nutrition et Wash ont été respectés à hauteur de souhait, pour le PAMN, les 15% ont été dépassés, même si pour Wash, au niveau rural des gaps sont à combler.

Eu égard à ce qui précède, et ce pour avoir des lignes budgétaires Nutrition et Wash dans les budgets de l’État, les  recommandations suivantes ont été formulées :

Pour la Nutrition, les acteurs suggèrent la facilitation de la participation des cadres du MEF dans les discussions de Nutrition et Wash (dans des groupes de 10 à 15 personnes) autour du directeur national de la planification et du directeur national du Budget ; la facilitation de la participation des ministres en charge des Finances aux réunions de haut niveau sur la Nutrition (à travers leur préparation et leur prise en charge) ; la facilitation de la participation des ministres sectoriels aux réunions de haut niveau sur la Nutrition (à travers leur préparation et leur prise en charge) ; l’organisation des rencontres sur le financement de la nutrition et le Wash (avec pour objet : qui fait quoi ? Où ? Comment ? Avec qui ?) ; l’organisation des dialogues multi acteurs sur la Nutrition (CT, médias, État, ONG nationales, ONGI, PTF (bailleurs, secteur privé) ; mise en place d’un comité de suivi budgétaire ; l’augmentation des 600 millions de FCFA et renforcer le fonctionnement de la cellule mise à profit de la ligne pour les ATPE.

En ce qui concerne Wash, ils estiment que la nomenclature actuelle du budget rend difficile la création de lignes Wash dans les budgets de l’État, car issue des directives de la CEDEAO et politiques nationales. Mais affirme-t-il qu’il est possible de développer une approche qui consiste à travailler avec les 3 départements pour que les budgets soient connus ainsi qu’au niveau des écoles et de la direction nationale du Budget. Cependant, les acteurs recommandent entre autres : capitalisation et visibilité de toutes les interventions au niveau du budget ; renforcement du  suivi au niveau du budget ; mise en place d’un cadre de concertation de tous les acteurs (réseau des parlementaires, les médias, la jeunesse, la SC) pour influencer l’État ; appui des organisations de la société civile sur le suivi et l’analyse budgétaire et le plaidoyer pour plus de lignes Wash dans le budget.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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