Dans ces derniers jours, la tension est un peu tendue entre Bamako et Nouakchott, à cause de l’assassinat des ressortissants mauritaniens à El Ataye (El Ghattaye) sur le territoire malien. Une situation dont les autorités mauritaniennes soupçonnent les forces armées maliennes d’être les responsables.
Pour apaiser la situation et voir claire les choses, une haute délégation malienne conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, s’est rendue, le 11 mars 2022 à Nouakchott, où elle a travaillé avec une délégation mauritanienne, conduite par Hanana Ould Sidi, ministre de la Défense Nationale.
A l’issue des différentes rencontres qui se sont déroulées les 11et 12 mars 2022, les deux parties ont convenu de mettre en place une mission conjointe Ad Hoc, d’établissement des faits chargée de faire la lumière sur lesdits événements. Aussi, elles ont souligné la nécessité d’organiser des patrouilles conjointes le long de la bande frontalière ; de partager, dans les meilleurs délais, les résultats de l’enquête diligentée par le gouvernement de la République du Mali relative aux événements du 17 janvier 2022, à Akor ; de sanctionner, aussi sévèrement que la législation malienne l’autorise, les auteurs de crimes odieux. A cela s’ajoute la création d’un cadre conjoint de concertation, de mutualisation et de partage d’information afin de prévenir efficacement de pareils événements.
La moindre chose que l’on puisse dire pour l’heure, c’est que cette visite a été salutaire, même si l’on sait qu’à ce stade, aucune preuve ne met en cause les Forces Armées Maliennes (FAMa). Certes, il ne s’agit pas du tout de tolérer un tel crime, mais il faut surtout éviter la manipulation. Car, le moment est mal choisi pour des brouilles entre ces deux pays qui sont désormais liés au plan socioéconomique et sécuritaire. C’est pourquoi Nouakchott doit comprendre que Bamako n’a nullement besoin d’une discorde dans les relations actuelles qui les lient. Bien au contraire, les accords commerciaux qui existent déjà entre les deux pays doivent les amener à privilégier le dialogue franc, sincère et constructif dans l’intérêt des deux peuples.
Il faut rappeler que cette visite est intervenue après la convocation de l’Ambassadeur du Mali en Mauritanie, le 8 mars 2022, par le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur pour lui signifier l’assassinat des citoyens mauritaniens survenu sur le territoire malien. Mais également, elle est survenue à la suite d’un entretien entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta et le président de la République islamique de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheickh El-Ghazouani.
Ousmane BALLO
Source : Ziré