Rien ne va plus entre la direction de la société des Brasseries du Mali (Bramali) et ses travailleurs, en l’occurrence les travailleurs journaliers, lesquels réclament l’amélioration de leurs conditions de travail. Leurs mauvaises conditions de travail, voire leur exploitation se trouvent être à la base d’une crise au sein de cette société. Une crise qui a fini par provoquer ce mercredi matin un arrêt de travail, occasionnant ainsi une perte de plusieurs dizaines de millions FCFA.
Selon nos informations, certains travailleurs, précisément 150 journaliers, travaillent dans un flou indescriptible à Bramali. Nos sources indiquent que cette situation est entretenue à Bramali depuis 2004, quand elle a signé un contrat de sous-traitance avec une «société fantôme » du nom Temporis qui s’occupe des travailleurs journaliers. En tout cas, la signature de ce contrat de sous-traitance entre Bramali et Temporis est considérée comme le point de départ du calvaire des travailleurs journaliers qui assistent impuissamment à la violation de leurs droits : non-respect de la sécurité sociale et du droit de congé. S’y ajoutent les salaires dérisoires.
«De 2004 à 2013, nous n’avons pas droit à des congés de travail», nous confie un temporaire. C’est face à cette situation que les délégués du personnel ont adressé, mardi, une lettre à la direction de Bramali pour demander la résiliation du contrat de sous-traitance avec Temporis qui est, selon eux, la source de leur calvaire.
Cette lettre a été notifiée à Temporis par les soins de la direction de Bramali. Sans tarder, Temporis qui semble avoir droit de vie et de mort sur les journaliers de Bramali adresse à son tour une lettre à chacun des 5 délégués dans laquelle elle décide de résilier leur contrat, s’ils s’entêtent.
La suite on la connait : ce jeudi matin, les 5 délégués du personnel ont été interdits par la direction de Bramali de reprendre le travail. Toute chose qui a provoqué aujourd’hui au sein de l’entreprise un arrêt de travail de 8 heures à 16 heures. Car, les autres travailleurs journaliers ont fait preuve de solidarité envers leurs délégués en désertant leurs postes. Cet arrêt de travail aurait occasionné, selon un cadre de la société, une perte de plusieurs dizaines de millions de nos francs.
Aux dernières nouvelles, c’est le comité syndical de Bramali qui serait intervenu pour trouver un compromis provisoire entre les deux parties. Toute chose qui a permis d’éviter le pire car la direction avait fait appel aux forces de l’ordre pour mater les travailleurs révoltés. Mais la fin de cette crise ne semble pas être pour demain dans la mesure où les travailleurs journaliers de Bramali ont décidé d’aller jusqu’au bout. Dans les prochains jours, ils entendent organiser une Assemblée générale pour tirer cette situation au clair.
A suivre
