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Boycott des examens: le plan B du ministère fait polémique

En dépit des assurances du Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla Maïga, quant à l’application de l’article 39, les syndicalistes ont organisé le jeudi dernier au Pavillon des sports du stade Modibo Kéïta un meeting pour exiger l’application stricte de l’article 39.

 

Au cours dudit meeting, les syndicalistes ont exigé l’application de l’article 39 ou rien. En clair, ils demandent au gouvernement de traduire les 15,17% de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) en indice sur le salaire des enseignants.
Si le gouvernement souhaite sauver l’année scolaire 2020-2021, il a intérêt à appliquer sans délai l’article 39, a averti la Synergie des syndicats. Ils ont invité le gouvernement à initier rapidement une nouvelle grille avant d’appeler leurs militantes et militants à une mobilisation générale jusqu’à l’application stricte de l’article 39.
Face au mot d’ordre de Boycott des examens de fin d’année par la synergie des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016, le ministère de l’éducation dévoile son plan B.
Dans une lettre adressée le 30 juillet 2021 aux Directeurs des Académie d’enseignement (DAE) relative aux dispositions à prendre en vue de la tenue des examens, le secrétaire général du ministère de l’éducation exprime son inquiétude face à la menace qui plane sur la tenue des examens de fin d’année au regard des appels au boycott émis par les syndicats de l’éducation nationale réunis au sein de la Synergie.

Alternatives au boycott
Au regard des sacrifices consentis par tous les acteurs et partenaires de l’école au cours de cette année, le ministère de l’éducation nationale décline son plan B, pardon ses stratégies nécessaires pour sauver l’année scolaire : tenue des examens aux dates fixées. Pour le département, l’administration scolaire n’a pas le droit de trahir l’espoir placé dans l’institution scolaire par les parents et les élèves.
C’est pourquoi le ministère de l’éducation demande aux Directeurs d’académie d’enseignement (DAE), en lien avec l’administration générale, les collectivités territoriales et les communautés, de prendre toutes les dispositions utiles pour la réussite des examens. Entre autres mesures, le ministère préconise aux Directeurs d’académie d’enseignement (DAE) de :
-recenser les enseignants du public et du privé ainsi que les enseignants retraités, au besoin, en vue de leur utilisation dans les différentes étapes des examens,
-appuyer les Centres d’Animation Pédagogique qui le souhaitent dans l’organisation de l’examen du DEF,
-mobiliser les Comités de gestion scolaire, les Associations des parents d’élèves et les Associations des jeunes des localités éloignées pour la sécurisation des centres d’examen.
-élaborer les listes des enseignants grévistes ou en abandon de poste pour les transmettre sans délai aux autorités compétentes.

Solutions illégales ?
Pour la Synergie, la lettre du département aux Directeurs d’académie d’enseignement (DAE) du 30 Juillet 2021, viole la loi 99 – 046 AN RM du 28 décembre 1999 Portant loi d’orientation sur l’éducation. Selon la Synergie, la loi est claire : il n’y pas d’examens scolaires sans les enseignants de formation en République du Mali.
Les lois maliennes invalident tous les examens scolaires qui se dérouleront sans la participation effective des enseignants de formation. Pour l’évaluation, l’admissibilité et la reconnaissance des diplômes des élèves, les bricolages politiques ne marchent pas en République du Mali.
Les syndicats de l’éducation menacent donc d’attaquer l’État en justice pour l’annulation pure et simple des examens qui se dérouleront sans la participation effective des enseignants de formation.
Selon le chapitre 2 intitulé « des enseignants » de la Loi 99 – 046 AN RM du 28 décembre 1999 Portant loi d’orientation sur l’éducation, notamment l’article 22 : «les enseignants sont les principaux responsables des activités pédagogiques des élèves et étudiants. Ils ont le devoir d’assurer l’éducation, l’enseignement et l’évaluation conformément aux objectifs définis par les programmes officiels et dans le respect de l’objectivité scientifique et des obligations professionnelles et morales. Ils contribuent à la rénovation des programmes et méthodes pédagogiques et participent aux activités d’assistance pédagogique, de formation continue, de recherche, de production du matériel didactique et plus généralement, à l’animation de la vie scolaire ».
Pour l’instant le ministère n’a pas encore réagi à cette dénonciation de la synergie des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016 qui l’accuse de violation de la loi.
Donc affaire à suivre.

Source : Info-Matin

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