Le 23 mars 2021, Boubacar Dacka, maire de la commune urbaine de Gao, et cinq autres personnes ont démissionné de la section RPM de la Cité des Askia. Dans cet entretien, il nous en donne les raisons.
Quels sont les motifs qui ont justifié votre démission du RPM ?
C’est suite aux élections législatives passées. Nous avons voulu faire passer une liste issue de l’EPM, avec l’Adema et l’Asma, pour rester dans la dynamique de cette alliance, qui a avait fait réélire le Président IBK. Cela n’a pas plu au RPM, qui pensait que ce n’était plus utile vu qu’il était déjà au pouvoir. Le Secrétaire général du RPM du cercle de Gao, Abdramane Diakité, est alors revenu de Bamako avec l’intention de faire changer cette donne et de faire venir d’autres alliés. Nous n’étions pas d’accord avec cette façon de faire. Nous avons tenu une réunion où l’assemblée du RPM a décidé de reconduire la liste initiale RPM – Adema – Asma. Mais il n’a pas accepté. Nous avons voulu aller au vote de la conférence du parti pour trancher, mais il s’y est opposé. Nous avons donc fait démissionner notre candidate RPM au profit de l’Adema pour aller aux élections avec une liste Adema – Asma. Dès que nous avons fait cela, il a nous a suspendus pendant 9 mois.
Pourquoi démissionnez-vous seulement maintenant, après cette longue période de suspension ?
C’est maintenant que le Secrétaire général vient de nous demander de revenir dans le parti. Quand il s’est heurté à la difficulté de rassembler une majorité pour tenir la réunion de section, il s’est vu obligé de lever la suspension. Pendant tout ce temps il se sentait fort et n’avait pas besoin de nous. Nous avons aussi réalisé que Bocari Tréta n’avait pas été responsable en n’arrivant pas à remettre de l’ordre dans la section de Gao quand il y avait des différends et en fermant les yeux sur une suspension illégale. Nous ne pouvions pas continuer dans l’anarchie.
Que comptez-vous faire après cette démission ?
Pour le moment nous n’avons encore rien décidé. Même aujourd’hui (le 30 mars, ndlr) nous avons une réunion pour voir ce que nous allons faire. Nous ne manquerons pas de parler au moment opportun. Nous avons démissionné parce que nos bases nous l’ont demandé et chaque jour que Dieu fait il y a des démissions au niveau de la commune urbaine de Gao.
Certains vous soupçonnent d’être en connexion avec Abdoulaye Idrissa Maïga, qui vient de lancer son mouvement politique…
Non, ceux qui ont démissionné n’ont rien à voir avec lui, rien du tout.
Propos recueillis par Germain Kenouvi
Source: journaldumali