Les représentants de l’Etat que sont les administrateurs civils, sont les cibles privilégiés des rebelles et autres mouvements terroristes qui sévissent dans le pays. Des enlèvements en passant par la destruction des biens, les administrateurs civils sont souvent victimes d’assassinats dans les zones d’insécurité. Ils ont toujours payé un lourd tribut dans les rébellions. Face à cette situation, surtout en période électorale, les administrateurs civils qui se sont réunis à Bamako ce lundi 18 juin 2018, exigent des garanties auprès du gouvernement pour leur sécurité dans leurs lieux de travail.
Les administrateurs civils exigent au gouvernement d’user de tous les pouvoirs à lui conférés par les textes pour assurer sans délai la sécurité et la protection des représentants de l’Etat, d’entreprendre toutes les actions urgentes pour la libération du préfet de Ténenkou et de son chauffeur, de réparer dans les meilleurs délais les dommages causés aux représentants de l’Etat dans l’exercice de leur fonction, d’engager des poursuites contre les auteurs et complices des actes criminels et délictuels à l’égard des représentants de l’Etat sans considération de leur statut et de leur appartenance sociale et politique et d’informer régulièrement le SYNAC et le SYLTMAT des actions entreprises dans ce sens, de redéployer, sans délai, les représentants de l’Etat arbitrairement relevés de leurs postes, de traiter avec dignité et déférence le représentant de l’Etat quelles que soient la circonstance et la nature des pressions, de rappeler aux autorités traditionnelles et aux organisations de la société civile les limites de leurs interventions dans la gouvernance territoriale, d’affecter, en relation avec le ministre chargé de la Sécurité, une garde rapprochée à chaque représentant de l’Etat à domicile et au service.
L’application de ces mesures devrait permettre aux représentants de l’Etat, où qu’ils soient, de travailler dans la quiétude surtout en cette période électorale.
Rappelons que depuis l’éclatement de la crise, les représentants de l’Etat ont été régulièrement visés. Parmi ces actes crapuleux, on peut retenir l’assassinat, le 17 mai 2014 à Kidal, des préfets et sous-préfets lors de la visite du Premier ministre Moussa Mara, l’enlèvement du sous-préfet de Hombori, le 25 avril dernier, celui du préfet de Ténenkou, le 08 mai 2018. Récemment les destructions des lieux de travail, des domiciles et des biens personnels des représentants de l’Etat à Kéniéba et Kani-Bonzon, le 11 juin 2018.
Source : Le Challenger