Dans un point de presse animé hier 11 Janvier, le président de l’Association Tabital Pulaaku Mali a porté à la connaissance de l’opinion nationale et internationale l’aggravation de la Situation sécuritaire dont les membres de la communauté Peule sont constamment victimes. Il a insisté sur les récents bombardements survenus à Bounti dans le cercle de Douentza, ayant causé la mort de dizaine d’individus que la France et le Ministère de la défense Malienne qualifient de « djihadistes ».
Durant ce point de Presse, Abou SOW, président de l’association a tenu a mettre l’accent sur ce que vivent les peulh, selon lui, dans le centre du pays, et dénoncer par la même l’attitude certains membres des forces armées maliennes et celle de chasseurs communément appelés Donso :
« Tabital Pulaaku déplore la situation d‘insécurité qui prévaut dans cette partie de notre pays dont les conséquences touchent principalement les membres de la communauté peule. Parmi les points chauds il y a le cercle de Niono. Il y a la partie nord de Ségou ( Sansading, Dougabougou jusqu’à Seribala). Il Ya le cercle de Bandiagara. Il y a le tronçon qui va de Mopti à Sofara sur la RN6. A chaque fois ce sont des membres de la communauté peule qui sont les principales victimes. Ils se retrouvent tous à la fois victimes des forces de défense et de sécurité. Ils sont victimes surtout et malheureusement de certains éléments habillés en Donso qui opèrent de façon impunie dans ces zones. Mais ils sont ciblés surtout par des groupes djihadistes.
S’agissant de l’attitude de groupes armés dits Donso, je refuse de les considérer comme des groupes Donso. Les donso appartiennent à une confrérie respectable et très respectée dans notre milieu. Je sais qu’il y a des grands donso qui savent respecter les droits de l’homme mais à côté, il y a des groupes qui sont constitués et qui ne se sont constitués que des bandits de grand chemin. Les éléments de la communauté peule sont victimes tout à la fois des forces de défense, des groupes terroristes Donso, mais aussi des djihadistes. Les gens pensent que tout peul est djihadiste . Le djihadisme n’a pas de frontière. Les djihadistes recrutent dans tous les rangs, dans tous les pays, dans tous les groupes ethniques. Il ne faut pas penser qu’en ciblant seulement l’ethnie peule qu’on peut éradiquer les djihadistes ».
« S’agissant des forces de défense et de sécurité, c’est vrai nous ne les excusons pas , mais nous disons que certains éléments incontrôlés des forces de sécurité et de défense en mission sur le terrain sont parfois responsables de certains actes de stigmatisation. Il y a eu le cas tout récent : l’arrestation à Toubou de plus d’une trentaine de personnes sur le marché à bétail qui n’ont commis aucune faute. Et principalement ce sont des éléments peuls qui ont été visés. Il y a eu deux bergers qui quittaient leur campement à proximité de la ville de Konna qui ont été froidement abattus. Trois personnes ont été froidement abattues à Niono dont l’une était âgée de 62 ans, l’autre de 61 ans et la plus jeune avait 25 ans. Nous savons que ce n’est pas l’attitude de tous les éléments en armes qui ont perdu le terrain mais ce sont des cas regrettables qui arrivent et qui nous amènent à réagir en les condamnant même si nous n’incriminons pas l’armée en entière.
Il n’est plus un secret pour personne que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader de jour en jour au point d’engendrer une véritable atmosphère de désespoir dans certaines zones du Mali. Dans l’ensemble, ce sont les membres de la communauté peule qui en sont les victimes principales. Ils (…)
Gaoussou TANGARA
NOUVEL HORIZON