Face au blocage des nominations de plusieurs cadres du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Bureau central du Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères menace le gouvernement d’aller en grève de 72 heures à compter du lundi 24 au mercredi 26 mai 2021.
Aujourd’hui, c’est très chaud au niveau du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le torchon brûle entre le ministre Zeyni Moulaye et le Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères (Syltae) dont le secrétaire général est Djibril Dansoko.
Selon nos informations, le blocage des nominations au niveau des ambassades et consulats serait à la base de la discorde. Ainsi, plus de 40 conseillers attendent avec impatience leurs nominations. Il s’agit des ministres conseillers, des 1er, 2e et 3e conseillers, des attachés de défense, des conseillers sécuritaires…
Qui blogue ces dossiers ? Voilà la question qui brûle toutes les lèvres au niveau du département. Certains accusent le Premier ministre Moctar Ouane d’être derrière cette manœuvre. Et pourtant, il avait rassuré le Syndicat de ces nominations le plus rapidement possible.
En principe, elles étaient prévues depuis mars dernier. Mais, jusqu’à présent, rien ! Alors que les personnes promues ont des contraintes, par exemple, pour ceux qui doivent aller en Europe, les inscriptions de leurs enfants aux écoles prévues courant juin.
Très remonté par ce retard, le Syltae a finalement décidé de monter au créneau. Il menace le gouvernement d’aller en grève de 72 h. Le préavis a été déposé le 29 avril 2021 sur la table du ministre du Travail et de la Fonction publique.
Dans cette correspondance, le secrétaire général Djibril Dansoko précise : “Le bureau central du Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères n’ayant constaté aucune avancée dans la satisfaction de ses doléances, objet du procès-verbal de conciliation du 10 décembre 2020, décide d’observer une grève de 72 h à compter du lundi 24 au mercredi 26 mai 2021”. Avant de souligner : “Le bureau central du Syltae exige, sans délai, la relecture du décret n°05-464 ainsi que l’effectivité du mouvement diplomatique afin de ne pas porter préjudice à la carrière des travailleurs et assurer un bon fonctionnement des missions diplomatiques et postes consulaires. Le bureau central invite, par conséquent, le gouvernement, au respect des engagements pris. A défaut, il se réserve le droit de reconduire son mot d’ordre de grève jusqu’à la satisfaction totale de ses nobles et légitimes revendications”.
Notons qu’à l’issue des négociations avec le bureau central du Syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères, le gouvernement avait pris l’engagement de relire la loi n°05-39/AN-RM du 22 juillet 2005 relative aux indices spéciaux accordés au personnel diplomatique, administratif et technique dans les missions diplomatiques et postes consulaires, le décret n°96-044/P-RM du 8 février 1996 fixant les avantages accordées au personnel administratif et technique et le décret n°05-464/P-RM du 17 octobre 2005 fixant la valeur du point d’indice de traitement des personnels occupant certains emplois dans les missions diplomatiques et consulaires du Mali ainsi que leurs primes et indemnités.
Ce dernier décret, selon le secrétaire général du Syndicat, Djibril Dansoko, est dans le circuit d’approbation depuis plus de 5 mois.
Le ministre Zeyni Moulaye se trouve donc entre le marteau et l’enclume face aux revendications du syndicat, qui veut aller jusqu’au bout, cette fois-ci et la pesanteur de la hiérarchie qui bloque les dossiers.
A titre de rappel, les conseillers sont nommés par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali