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BLOCAGE DE L’OPERATIONNALISATION DE LA FORCE CONJOINTE DU G5-SAHEL : Le SG des Nations unies indexe les Etats-Unis

Dans son intervention au 32e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), le 30 janvier 2019 à Addis-Abeba (Ethiopie), le secrétaire général de l’ONU a lié le retard dans l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5-Sahel à l’insuffisance des moyens déployés. Et pour la circonstance, António Guterres a ouvertement indexé les Etats-Unis qui empêchent cette force de bénéficier des avantages de l’article 7 de la Charte de l’ONU.

« Il ne saurait avoir de développement durable sans paix durable » ! Telle est la conviction exprimée par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, le 30 janvier 2019 à la tribune de l’Union africaine (UA). Et d’exhorter les responsables de cette organisation à travailler de façon hardie contre le changement climatique et surtout contre le terrorisme au Sahel.

Un appel opportun d’autant plus que l’outil de défense qui suscitait beaucoup d’espoir dans le combat contre ce fléau dans la bande sahélo-saharienne a du plomb dans l’aile faute de financement. Il s’agit de la Force conjointe du G5-Sahel qui ne parvient toujours pas à être opérationnelle deux ans après son initiation.

En effet, comme l’a déploré M. Guterres dans un récent rapport, le soutien logistique de l’ONU à la Force conjointe du G5-Sahel n’est pas à la hauteur du défi alors que « la situation sécuritaire au Sahel continue de se détériorer ».

Prévu par une résolution du Conseil de sécurité et un accord technique conclu en début d’année entre la force de la Minusma au Mali et la Force G5-Sahel (Tchad, Mauritanie, Mali, Niger et Burkina Faso), l’apport de l’ONU devrait « se matérialiser de façon plus concrète et tangible ». C’est pourquoi António Guterres a exhorté les membres du Conseil de sécurité à « être ambitieux et à donner à la Force conjointe un mandat fort qui lui confère la légitimité politique qu’elle mérite ».

Dans son rapport, le secrétaire général de l’ONU a notamment estimé qu’il manque des financements à la Minusma pour apporter toute son aide logistique à la Force du G5-Sahel, pour fortifier ses installations par exemple. « La montée en puissance de la Force conjointe ne progresse pas à la vitesse requise. J’exhorte les pays du G5-Sahel à déployer le reste de leurs troupes aussi vite que possible et de résoudre les problèmes de commandement et de contrôle qui subsistent », a-t-il poursuivi.

Et de rappeler avec insistance, que « la présence étatique dans le Nord et le Centre du Mali, ainsi que dans le Nord du Burkina Faso, diminue. La communauté internationale doit prendre des mesures rapides pour renverser cette tendance. A défaut, ces régions seront de plus en plus contrôlées par des groupes armés ».

« Dans le contexte actuel du Sahel, face aux terroristes, il n’y a pas mieux qu’une force d’imposition anti-terroriste et de paix… Ni le dispositif de sécurité en place, ni l’effort de développement ne sont suffisants contre les capacités des terroristes au Sahel », a rappelé Guterres devant les dirigeants de l’UA le 30 janvier dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie.

C’est pourquoi ce diplomate chevronné et pragmatique avait voulu « une force africaine avec un mandat robuste et un financement garantie au Sahel ». Mais, hélas, « je ne l’ai pas obtenue », a-t-il déploré.

Et cela parce que, a dénoncé António Guterres, « les US (Etats-Unis) ne veulent pas une force avec un mandat robuste au Sahel ». Et pourtant, en octobre 2018, Washington avait promis d’augmenter son appui financier significatif à la Force conjointe. Un soutien financier initialement prévu à 60 millions de dollars.

De son lancement à cette date, le G5-Sahel a enregistré des promesses de financement d’un montant de 480 millions d’euros par des donateurs internationaux. Des promesses sans suite pour le moment dans la plupart des cas.

C’est pourquoi les pays du G5-Sahel continuent de plaider l’inscription de cette unité anti-jihadiste naissante au chapitre 7 de la Charte des Nations unies. Ce qui permettra, entre autres, de régler le problème de son financement de façon pérenne. Mais pour l’instant, cette doléance des chefs d’Etat du G5-Sahel n’a pas obtenu un écho favorable auprès des instances de cette organisation internationale. Et selon de nombreuses, ce sont les Etats-Unis (premier contributeur financier aux Nations unies) qui sont à la base de ce blocage.

A Washington, on continue de défendre qu’une « combinaison d’appuis bilatéraux et multilatéraux au Sahel permettra de satisfaire les besoins financiers et logistiques de la force ». C’est la position défendue, il y a peu, par la représentante des Etats-Unis au Conseil de sécurité, Amy Tachco, opposant « une fin de non-recevoir » aux appels à une implication accrue de l’ONU pour aider la Force G5-Sahel. Elle a rappelé à cette occasion les millions de dollars déjà apportés à la région d’une manière bilatérale par Washington depuis des années.

Rappelons que la force anti-jihadiste G5-Sahel doit être composée à terme de 5000 soldats (déjà mobilisés à hauteur de 80 %) issus du Niger, du Mali, du Tchad, de Mauritanie et du Burkina Faso. Elle a été initiée en 2017 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, pour lutter contre les groupes terroristes qui essaiment dans l’ensemble du Sahel.

Pour la première année de son opérationnalisation, un budget d’environ 480 millions d’euros avait été prévu.

Naby

Le Focus 

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