Chaque fois que j’entends IBK nous dire que «le Mali avance», je me demande s’il y croit, lui-même, ou s’il y a quelqu’un, dans son auditoire, qui le croit vraiment ou fait même semblant de le croire.
Il n’y a pas, à mon avis, sur cette terre, de slogan plus vide, plus creux, plus usé. On ne sait, toujours pas, à quoi il se réfère et ce que veut dire le président en nous le servant, sinon qu’il semble vouloir nous servir de la poudre de perlimpinpin, nous faire dormir debout, nous prendre pour des «zinzins».
L’avancement, quoi qu’on en pense, doit avoir quelque chose de visible. Il s’agit de poser des actes concrets, de pouvoir les montrer, les mettre à profit et pouvoir les conserver, et cela, idéalement, pour servir le bien commun ; en l’occurrence, pour ce qui nous concerne, en faire bénéficier le Mali et les Maliens.
S’agissant de l’actuel régime, de son bilan et vu tout ce qu’il se passe dans le pays, l’image du pays, les pratiques en cours, peut-on, réellement, dire que le Mali avance ? Est-il honnête de mettre en avant et d’insister sur un tel slogan ?
Est-ce un avancement quand on sait que notre pays, après bientôt soixante (60) ans d’indépendance, ne dispose pas d’une armée digne de ce nom, ne contrôle toujours pas une grande partie de son territoire, n’exerce pas sa souveraineté sur une grande partie de son territoire ?
Peut-on parler d’avancement quand, dans la capitale de ce même pays, en ce 21ème siècle, nous assistons à des délestages en pleine saison des pluies ? Est-ce avancer que de savoir que des milliards destinés à l’équipement de notre armée sont détournés, au vu et au su de tous, à d’autres fins ?
Quand IBK crie haut et fort, s’égosille même, que notre grand Mali avance, ignore-t-il que dans des postes avancés (Indelimane, par exemple), nos soldats n’ont même pas un forage à disposition et qu’ils mettent leur vie en danger à l’occasion de corvée d’eau à des dizaines de kilomètres des camps ?
Ignore-t-il toutes les injustices dont sont victimes ses concitoyens ? Sait-il seulement que des membres de sa famille bloquent des investissements importants dans son pays au prétexte qu’ils n’ont pas reçu des pots-de-vin ?
Last but not least, a-t-il la moindre idée de l’état dans lequel se trouve ses écoles ; a-t-il pris la peine de comprendre pourquoi les enseignants sont en grève sur toute l’étendue du territoire national et que (pour la première fois), ce sont les enfants, ses petits-enfants, qui battent le pavé pour exiger la reprise des cours ?
Tjimi-Koye
Nouvelle Libération