Elu lors de la présidentielle de 2013 avec un score historique de plus de 77%, grâce aux efforts conjugués de l’ex junte d’alors dirigée par le Capitaine Amadou Aya Sanogo et certains partis politiques et associations qui croyaient au candidat du RPM (un parti qui a été affaibli par le règne du Général acheté, voir laminé), Ibrahim Boubacar Kéita sans langue de bois et après deux années de gestion du Mali du 04 septembre 2013 au 04 septembre 2015, a surpris plus d’un par le lot de scandales des plus retentissants entre autres je cite: Equipement des FAMA, achat d’un avion présidentiel ; la corruption et le vol organisé ayant atteint un pic jamais égalé dans ce pays dit « démocratique », l’affaire des engrais; saccage de maisons de citoyens au nom de l’application des textes ( des centaines de millions partis en fumée alors que les pouvoirs devaient protéger ces victimes au lieu de les traiter de la sorte) ; signature de
l’accord d’Alger devant ramener la paix avec à la clé, le retour des déplacés, le redéploiement des FAMA et de l’administration sur toute l’étendue du territoire national. Hélas, la région de Kidal est toujours occupée au nez et à la barbe de la MINUSMA et de Barkhane ainsi que d’une certaine classe politique et d’une société civile devenue pour la plupart, mercantile et qui pour les premiers, préfèrent se déchirer les boubous pour des strapontins. Voilà le décor du changement tant attendu de « l’homme de parole : IBK », un Chef d’Etat en mal de soutien et d’appui interne au prime à bord. Oui, nous avons été l’un des rares journaux de la place à fustiger ce complot interne dont est victime IBK et continuions à le dénoncer car, nous n’accepterons jamais que nos efforts qui ont permis son arrivée au pouvoir, ne soient annihilés par des coups tordus et autres manœuvres machiavéliques dont les auteurs
auront du mal à réussir.
Contrairement au tapage médiatique ainsi que des reportages (à vous faire rêver de l’extérieur et qui font état d’un Mali émergeant), à vrai dire, les maliens ont été désillusionné par un homme en qui ils avaient placé beaucoup d’espoir qui se résumaient en trois objectifs précis : – Recouvrir rapidement l’intégrité territoriale du Mali ; créer une nouvelle armée bien équipée, revigorée ; circonscrire la cherté de la vie appuyée par une augmentation des salaires et la diminution des prix des loyers, des produits de premières nécessité, du carburant, j’en passe. De tout cela, le Président IBK a passé deux années à Koulouba, avec une telle déception, voir la désillusion des maliens qui a été totale après un bilan mi-figue, mi-raisin de l’année dernière, à telle enseigne que les mots manquent pour décrire la déconvenue survenue après vingt et quatre mois de gestion du Mali par « le kankélen Tigi ». A
vrai dire bien de compatriotes comme moi, Excellence Monsieur le Président, n’en croient pas leurs yeux et leurs oreilles suite aux séries de scandales qui ont jalonnés les deux années qui viennent de s’écouler cahin cahan. L’histoire jugera un jour !
En tout cas, en guise de rappel, « Mali Demain » comme bien d’autres organes, et surtout de compatriotes, ne pouvaient imaginer une telle déroute de la gestion du Mali par celui qui était censé combler les attentes et donner toujours de l’espoir aux maliens dans un contexte de crise certes et qui a bénéficié d’un élan de solidarité qu’aucun Président de la République n’a obtenu de Moussa Traoré à Amadou Toumani Touré.
L’absence de real politik
L’arrivée d’IBK à Koulouba le 04 septembre 2013, considéré par ceux qui ne pouvaient imaginer le bilan calamiteux que nous vivons, était une aubaine pour l’homme et surtout son parti de se faire apprécier par les maliens par l’atteinte des objectifs cités plus haut. Malheureusement, dans notre crise, il y a eu une absence criarde de « real politique » de la part du locataire de Koulouba en ce sens qu’il devait être pragmatique, avoir le tact adouber d’une certaine souplesse ; et je vais vous surprendre, avec un lâchage de tout pour la France en attendant de recouvrir l’intégrité territoriale puisque nos FAMA n’ayant pas les moyens adéquats (et ne pourrons l’avoir tant qu’il y a un embargo des armes contre le Mali) pour mener à bien leur mission régalienne de l’Etat. Ici, cela me fait mal de voir les tapages médiatiques sur l’achat d’habillements pour nos soldats qui ont en réalité besoin d’équipements
performants et de travailler et vivre dignement. Est-ce l’achat à prix d’or d’habillements, veut dire équiper les FAMA, veut dire la refondation de la grande muette ? Et cela pour quel prix ?
Ce qu’il faut savoir que vaut Paris dans la résolution de notre crise malienne savamment préparée ? Comment trouver des solutions idoines quand on sait que Paris demeure incontournable et qu’il faut tout faire pour revenir à la maison Kidal? « A vrai dire, la solution de notre problème qui découle d’années de gestions chaotiques, passera forcément par l’Elysée », me susurre à l’oreille, un fin observateur. Don’t acte !
De l’avis général, deux années passées à Koulouba, c’est le flope total sur le plan diplomatique et géostratégique, car depuis que les FAMA ont été contraint de quitter Kidal et sa région, aucun acte d’espoir n’a été posé pour recouvrir cette partie du territoire national. Bien au contraire. N’en parlons pas d’une certaine classe politique et d’une société civile qui devraient en faire leur cheval de bataille mais il s’avère que le Président IBK a été abandonné, voir jeté en pâture. Cela prouve à quel point nos hommes politiques sont capables de tout pour arriver à leurs fins en piétinant s’il le faut, les intérêts supérieurs de la nation malienne. C’est l’ensemble de ces comportements de plus de deux décennies qui ont contraint le Président IBK, d’aller négocier à Alger avec des bandits armés sous les regards des citoyens maliens médusés, désemparés. C’est dans ce contexte aussi, après huit
mois de discussions, voir des « causeries » qu’un accord bancal a été signé le 15 mai dernier et qui était censé ramener la paix et la quiétude. Rien n y fait. De nos jours, c’est le statuquo avec la situation à Anéfis et dans la région de Kidal malgré les prétendus engagements de la MINUSMA qui est vue par la plupart des personnes interrogées, comme une force impartiale.
C’est fort de ce qui précède en ce sens un chômage criard et galopant malgré des chiffres effarant avancé ça et là pour la création d’emplois, mais en essayant de décrypter les deux années de gestion d’IBK et de son équipe, cela me rappelle ce proverbe qui dit ceci: « Il faut savoir servir les autres et non se servir d’eux ». Ce qui sort des propos de nos compatriotes relayés par nos confrères : « La famille d’abord ». En clair, de l’avis général, IBK et son équipe se sont servis et se servent encore du peuple malien par des scandales de corruption pour les quels nous n’avons vu aucune arrestation de « gros poisson » devant servir d’exemple. Bien au contraire, que de discours et des « menaces » à peine voilée mais sans effet. Après les cent jours d’observation d’exercice réel du pouvoir par le nouveau locataire et son équipe, les maliens n’ont vu que de la poudre aux yeux jusqu’à ces jours-ci. De la
tergiversation à la désapprobation des politiques mises en place par la nouvelle équipe dirigeante depuis septembre 2013 qui ressemblent fort bien à du pilotage à vue, martèlent bien de compatriotes avisés. Cette façon de diriger qui rappelle celle du Général ATT, au temps fort de son règne, fait l’objet de nos jours de critiques des plus acerbes quand on sait que le candidat IBK a obtenu un pourcentage de score jamais égalé dans notre jeune démocratie acquise au prix fort depuis mars 1991au Mali. Pour certains, l’homme pourra redresser le navire du Mali s’il écoute les conseils et propositions de citoyens aguerris à la gestion d’Etat et à de telle crise grave.
Contrairement à toute la propagande qui entoure le bilan de deux années de gestion d’IBK à Koulouba avec tous les qualificatifs le positivant, les maliens dans leur majorité, sont très déçus et commencent à croire aux accusations des détracteurs du « Kankélén Tigi ». En échangeant avec eux, ils déclarent ne savoir que faire ou que dire tellement la désillusion a été cinglante?
Dans ce cas s’interroge certains qui doutent si IBK saura faire un virage à 90° ?
Pour le moment le réajustement ministériel opéré le jour de la fête de tabaski malgré le drame survenu à la Mecque, a encore exacerbé les esprits et aussi, le maintien de bien de ministres tocards dans l’équipe du Premier Ministre Modibo Kéita. Un geste qui passe de tout commentaire et éloigne tout espoir de croire à un réel profond changement de Koulouba au Mali, dans les mois ou années à venir.
En tout cas, la déconvenue entre IBK et le peuple malien est telle qu’il est contraint, voir obligé de procéder à des actes concrets forts s‘il veut terminer en beauté son premier mandat et espérer à un second comme le laissent entendre « ses fervents supporters ».
Dans ce cas, le changement tant promis par le candidat du RPM lors de la campagne présidentielle de 2013, est sur le point d’être chimérique.
Je veux bien espérer mais Monsieur le Président, il faut des actes forts. Les discours ne feront que vous rendre plus impopulaire par ces temps qui courent. Je me demande si Le Chef de l’Etat se rend-t-il compte de cet état de fait ?
C’est là toute la question.
En attendant, que dieu sauve le Mali !
Bokari Dicko
source : Mali Demain