Avant même la proclamation des résultats définitifs des législatives, la bataille pour la présidence de l’Assemblée nationale a commencé. Pour l’instant, certains sont donnés pour favoris. Il s’agit d’Abderhamane Niang, élu à Ténenkou, d’Issaka Sidibé dit Isac de Koulikoro, de Mamadou Diarrassouba de Dioïla et Yacouba Traoré de Ségou.
Dans le cadre de la gestion du pouvoir, la majorité parlementaire compte beaucoup pour le président de la République. Après avoir obtenu une soixantaine de députés sur l’ensemble des deux tours des élections législatives, le parti présidentiel, RPM est déjà convaincu de l’adhésion des élus des partis qui ont soutenu le Président IBK pour former une majorité parlementaire. Fort de cette conviction, la bataille au sein de la famille du tisserand pour le perchoir a déjà commencé.
Super favori : Abderhamane Niang. Dans cette bataille, l’élu national à Ténenkou, Abderhamane Niang est donné super favori dans ce tiercé de par non seulement son engagement inconditionnel pour la cause du parti, mais aussi pour son expérience politique. A cela s’ajoute l’estime que le président de la République a à son égard.
Parlant de son engagement politique, l’honorable Abderhamane Niang a toujours mouillé le maillot pour ses camarades militants lors de toutes les compétitions électorales aussi bien à Bamako que dans son Ténenkou natal pour un meilleur positionnement du RPM sur l’échiquier politique national. Avant de décider d’être présent à l’Assemblée nationale cette année.
S’agissant de son expérience, M. Niang n’est plus à présenter aux acteurs et observateurs politiques du Mali et ailleurs. Car depuis les premières heures de la démocratie, il a été au centre de tous les processus électoraux. En 1992, Abderhamane Niang faisait parti de l’équipe de pilotage des élections démocratiques lors de la transition dirigée par ATT. Ensuite, il fut premier vice- président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Il a aussi participé à la mise en place d’un organisme électoral indépendant dans plusieurs pays de l’Afrique, à travers l’animation des ateliers à cet effet. Ancien député, Abderhamane Niang est l’un des acteurs de l’élaboration et l’évaluation des élections générales au Mali de 1992 à 2004. Depuis 1992, au compte des Nations Unies, il occupe des postes de conseiller technique, chef de projets d’appui aux processus électoraux dans plusieurs pays africains. Notamment en Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, au Congo Brazzaville, Madagascar, et aux Comores. Soulignons qu’il a été aussi conseiller électoral auprès de la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies au Bureau intégré des Nations Unies en République centrafricaine avant de devenir consultant auprès du Premier Ministre malien en 2013.
Fort de ces expériences, il réunirait les atouts nécessaires de son côté pour devenir le futur nouveau président de l’Assemblée nationale.
Favori apparent : Issaka Sidibé. Elu à Koulikoro, Issaka Sidibé est considéré comme un super apparent dans ce choc. Politiquement, on ne lui reproche pas grand-chose. Mais, ses affinités avec la famille présidentielle seraient un handicap pour lui. L’épouse du fils du Président IBK, Karim Keïta est sa fille. En tant que beau parent de la famille du Président, son élection au perchoir sera mal appréciée. Personne ne pourra écarter l’hypothèse du népotisme et du favoritisme. Surtout qu’il y a des hommes autant capables que lui dans le parti qui peuvent occuper ce poste.
Les favoris cachés : Mamadou Diarrassouba et Yacouba Traoré. Respectivement élu à Dioïla et à Ségou, ces deux élus nationaux sont connus pour leur courage politique inégalable. Malgré la physionomie agonisante du RPM de 2007 à 2012 et la traversée du désert de Diarrassouba, il a bien animé le parti dans le cercle de Dioïla. Ce qui a fait de ladite circonscription électorale un des derniers bastions du RPM. Cette situation a sans nul doute occasionné une admiration de Mamadou Diarrassouba auprès du Président IBK. Le cas de Yacouba Traoré est similaire à ce qu’on a susmentionné. Son engagement aux côtés du candidat IBK bien avant les évènements du 22 mars 2012 se passe de tout commentaire. Il s’est battu corps et âme et même financièrement pour qu’IBK soit élu Président. Mais comparativement au « Vieux Niang», ils n’ont pas autant d’expérience politique nationale et internationale. Toutefois, la bataille pour le perchoir ne sera pas une chose aisée chez les tisserands.
Oumar KONATE