Mamignan Touré dite «Migna» (la fille de l’ancienne gloire du basket féminin malien, Nènè Guissé) sera aux prochains Jeux olympiques «Tokyo 2021» avec l’Equipe nationale féminine de basket 3×3 de la France, les Bleues. A 26 ans, la Neversoise écrit la plus belle page de sa jeune carrière. Une qualification qu’elle savoure maintenant avec une légitime fierté.
«On a fait la fête toute la nuit», confiait à la presse Mamignan Touré, au lendemain de la qualification de l’Equipe nationale de France de basket 3×3 pour les prochains Jeux olympiques «Tokyo 2021» (du 23 juillet au 8 août 2021 au Japon). Une qualification décrochée le lundi 31 mai 2021 à Graz (Autriche). «Il fallait qu’on relâche la pression. L’objectif était tellement élevé…», a ajouté celle qui est aujourd’hui l’un des cadres de cette sélection nationale française.
Pour gagner le droit de voir Tokyo cet été, les Bleues devaient figurer parmi les trois meilleures équipes d’un TQO (Tournoi de qualification olympique) de haut niveau. Une mission accomplie dans la douleur, grâce notamment à deux victoires étriquées, en quart de finale contre la Hongrie (18-17 en prolongation, avec lancer franc de la victoire pour Touré), puis en demi-finale contre le Japon (15-14).
«Je me lève chaque matin depuis trois ans pour participer à ces Jeux, je vivais pour ça depuis 2018. Cette quête m’a bouffé tellement d’énergie, physiquement et émotionnellement», raconte Mamignan Touré, élue dans l’équipe-type du TQO. «J’ai traversé des moments de doute, des galères… Je suis émue, mais fière aussi», confie l’ancienne joueuse de l’Entente basket Fourchambault Nevers (France).
«Ma mère et ma sœur (Nènè Guissé et Fatou Touré) étaient devant leur écran. Je leur présente mes excuses pour toutes ces frayeurs», déclare Migna avec une grande humilité. D’habitude, c’est avec elles que Mamignan est habituée à regarder les J.O. «On aime toutes les disciplines parce que nous mesurons tout le chemin parcouru par un ou une athlète pour être aux JO», raconte-t-elle. Mais, cette année, elle va figurer parmi ses héros et héroïnes qui ont arraché leur qualification de très haute lutte.
Vainqueur de la Coupe de France en avril dernier, finaliste du championnat de France en mai, Mamignan Touré s’est offert le droit de prolonger (avec ce ticket olympique) une saison pleine débutée en Belgique par une victoire en coupe nationale en octobre 2020. «Je n’ai pas envie de me dire que c’est fini. Je n’irai pas aux Jeux pour faire de la figuration», avertit la talentueuse joueuse. Mais pour l’instant, précise-t-elle, «c’est le repos. J’en ai besoin. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je sais juste que le plus dur est fait, mais que le plus beau commence».
Il faut rappeler que Migna est médaillée de bronze à la Coupe du monde de 2019 et d’or aux championnats d’Europe la même année. Discipline nouvelle aux Jeux olympiques, le basket 3×3 reste pratiqué en plus du basket traditionnel. Parmi les meilleures nations du monde en 3×3, la France a des chances de glaner une médaille dans la capitale japonaise.
C’est lors d’un stage à l’INSEP en 2012 que Mamignan s’est prise de passion pour le basket 3×3 avant de réellement s’y attacher en 2015. «J’étais blessée et à mon retour, j’ai repris la compétition avec les championnats de France universitaires de 3×3. J’ai retrouvé le plaisir de jouer, ça m’a fait un bien fou… Puis j’ai eu l’occasion de faire un tournoi, l’Open de France de Clermont, avec ma sœur. Là, les sélectionneurs m’ont dit : Le 3×3, c’est pour toi, Migna ! Ils avaient vu juste», se souvient-elle.
La fille de sa mère
«C’est une discipline qui offre de l’espace. J’aime m’engouffrer dans des brèches», explique-t-elle. C’est aussi une discipline qui exige une large palette comme shooter, driver, prendre des rebonds et défendre sur n’importe qui, aussi. Et Migna Touré est à l’aise avec toutes palettes avec son 1,83 m (26 ans). Et de conclure en rappelant, «le 3×3 responsabilise. Je suis devenue plus forte en 5×5. C’est le cas pour chaque joueur ou chaque joueuse pratiquant cette discipline».
Il faut souligner que Mamignan est fille de l’ancienne gloire du basket-ball féminin malien, Mme Néné Guissé (AS Réal/Aigles dames). Aujourd’hui professeur de danse africaine et présidente de l’Association Sabouniuma à Nevers (France), Nènè a récemment séjourné au bercail du 11 au 26 avril 2021.
Cette dame généreuse et très engagée pour le Mali était revenue non seulement se ressourcer, mais aussi faire l’état des lieux de quelques initiatives soutenues par son Association «Sabouniuma» dans notre pays. Elle a déclaré que la crise sanitaire liée au Covid-19 a paralysé toutes les activités de l’association qui se retrouve ainsi sans grands moyens pour investir dans la solidarité et l’humanitaire.
Les bénéficiaires de ces appuis ont assuré comprendre la situation. Pour eux, ce qui est important, c’est cette noble et sincère intention que Nènè et ses amis manifestent à leurs égards. Et c’est ce qui compte le plus !
Alphaly
Source : lejdc.fr