Akinwumi Adesina, le candidat nigérian à la présidence de la Banque africaine de développement est sorti en tête du premier tour de l’élection, jeudi à Abidjan, dans un scrutin où quatre candidats ont déjà été éliminés.
Le ministre de l’agriculture du Nigeria devance avec 26% des voix son homologue cap-verdienne des Finances Cristina Duarte (24,5%) et le Zimbawbéen Thomas Zondo Sakala (13%) qui était soutenu par tous les Etats d’Afrique Australe.
Malgré l’indécision du scrutin, ces premiers résultats ne constituent pas une surprise et les deux favoris des observateurs pour succéder à Donald Kaberuka, ont pris la tête de ce premier tour.
Elu africain de l’année en 2013 par le magazine Forbes pour ses réformes dans le secteur agricole, M.Adesina, représente un poids lourds économique du continent. Un atout qui peut se retourner contre lui : une règle non écrite veut que la BAD soit dirigée par des pays de petite ou moyenne taille.
“Les petits pays doivent avoir leur chance”, explique un délégué du Zimbabwe. “S’il est en finale, il pourrait y avoir des alliances contre lui”, ajoute-t-il.
Mais malgré son bon score, sa principale rivale Mme Duarte a surtout bénéficié du vote des gouverneurs non-africains de la banque qui représentent une minorité d’électeurs (26 sur 80).
“Il fallait sécuriser ce premier tour et maintenant il faut aller chercher des voix avec des alliances”, note Adama Gaye, conseiller de Mme Duarte.
“Cela sera difficile pour elle d’être élue sans l’appui des nations africaines”, a nuancé un observateur malien qui doute de la victoire de la candidate cap-verdienne, ce qui serait une première dans l’histoire de la BAD qui fête ses 50 ans.
Le Tchadien Bedoumra Kordjé, quatrième du premier tour (11,06%) est désormais le seul francophone encore en course, après l’élimination du Malien Birima Boubacar Sidibé et du Tunisien Jaloul Ayed et pourrait jouer les trouble-fêtes dans la course à la victoire finale.
Le vote doit se poursuivre toute la journée et le vainqueur devrait être annoncé jeudi soir par la Banque, via son compte Twitter.
Pour être élu, un candidat doit emporter la majorité des votes de tous les pays membres et la majorité des votes des pays africains. Si cinq tours de scrutin ne suffisent pas, la BAD peut décider d’ajourner et de procéder à un second vote. C’était arrivé en 2005, lors de la première élection de M. Kaberuka.
Source: tv5monde