Les caniveaux et autres fossés, bouchés par des détritus, ne peuvent pas canaliser les eaux de ruissellement comme il faut. Des rues sont transformées en rivières
Après une journée pluvieuse à Bamako, ce n’est pas le beau temps. L’hivernage rime désormais avec des inondations et des désagréments pour les usagers de la route et pour certains habitants qui voient leurs demeures envahies par l’eau.
Les fortes pluies qui se sont abattues en fin de journée de mardi, ont provoqué des inondations, à maints endroits de la capitale. Plusieurs quartiers ont été envahis par les eaux après les averses. De visu, aucun incident grave n’a été occasionné par les fortes pluies, mais quelques constats sont à déplorer. C’était le cas au Quartier du fleuve où les eaux ont débordé des caniveaux pour s’inviter dans les concessions.
En atteste l’état de l’enceinte de l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap) où les eaux étaient maîtres des lieux. Dans cette cour qui loge, le quotidien national d’information L’Essor, il fallait jouer des techniques pour mettre les pieds dehors. Face au niveau d’eau dans la cour, ils étaient nombreux les agents restés coincés dans leurs bureaux. Un spectacle attire l’attention, un agent téméraire qui a voulu forcé le passage a finalement noyé son engin dans l’eau qui atteignait de peu le genou. Pour le cas de ce service public, les travaux de construction occupant la moitié de la cour sont pour beaucoup.
En plus des services et des concessions, les rues étaient inondées, obligeant les piétons à retrousser leurs pantalons. Et il y avait le risque de mettre les pieds dans les fossés noyés par l’eau de ruissellement. Les automobilistes et les motocyclistes n’étaient guère mieux lotis. Les voies non bitumées étaient impraticables. En de pareils cas, les motocyclistes se plaignent des éclaboussures soulevées par les voitures. Les invectives ne manquaient pas de fuser de temps en temps. « Chauffard là, tu nous a pas vus, tchurrr », balance un motocycliste, furieux de prendre des ondées au passage d’un véhicule.
Sur le boulevard de l’Indépendance, la situation n’était guère meilleure. L’eau avait envahi la chaussée, provoquant des embouteillages monstres à l’heure de la descente. à Djicoroni-Para, en Commune IV du District de Bamako, sur la Route nationale (RN5) qui mène à Sebenicoro, la chaussée était occupée aussi par des eaux de ruissellement.
Au niveau de l’école de maintien de la paix, la voie bitumée recouverte d’eaux rendait la circulation difficile. Les usagers notamment les motocyclistes se voyaient obligés de traverser une marre. D’autres ont préféré patienter que le niveau d’eau baisse avant de poursuivre leur chemin. Dans ces quartiers, les rues envahies de boue, obligeaient les passants à patauger au milieu des détritus qui s’étaient échappés des caniveaux débordés.
De la Zone industrielle au quartier « Sans fil » en passant par Bakaribougou, les voies non bitumées étaient à peine carrossables. Piétons, motocyclistes et automobilistes se disputaient le passage.
À N’Golonina et à Niaréla, comme d’habitude, les eaux se sont invitées dans les concessions et même dans des magasins. C’était la même chose au niveau de Torokorobougou où un habitant nous a confié son calvaire. « Nous remplissons des sacs de sable pour empêcher l’eau de pénétrer dans nos maisons », affirme ce chef de famille qui montrait du doigt le niveau d’eau de 30 cm sur ses murs. à Niamakoro, le pont tordu submergé d’eau rendait la circulation extrêmement périlleuse. Les usagers ont dû patienter par peur d’être emportés par les flots impétueux qui se déversaient dans le canal.
Tamba CAMARA
Source : L’ESSOR