Le torchon brûle toujours vivement entre les populations du Sahel et la France. Après des manifestations tout azimut des populations de la zone sahélienne pour demander le départ des troupes françaises jugées inefficaces, moins opérantes pour endiguer le terrorisme, l’année 2020 s’annonce décisive dans la contestion.1 millions de personnes dans les rues le 10 janvier 2020 à Bamako, la capitale malienne, c’est la promesse des jeunes de l’ONG Urgence Panafricanistes Mali pour intensifier leur demande au départ de la force Barkhane sur leur sol .
Bassoro Sylla est membre de l’ONG Urgence Panafricaniste du Mali dont la figure de proue est l’activiste Franco-Béninois Kemi Seba .Au cours d’une conférence publique de ce dernier à Ouagadougou le 21 décembre 2019, nous avons rencontré, le militant panafricaniste malien qui nous fait l’état de la mobilisation de la population malienne pour demander le départ des troupes françaises et la mise à mort du FCFA. Ils étaient au nombre de cinq à avoir effectué le déplacement pour suivre la conférence publique de leur mentor Kemi Seba à Ouagadougou .Pour Bassoro Sylla et ses camarades, la lutte n’a pas changé de forme .Bien au contraire, elle est en train d’atteindre son point culminant. Et le message est toujours clair pour ces mordus de souverainisme de l’Afrique : le départ de la France sur le territoire malien et par ricochet dans toute la région sahélienne. « Le Mali n’existe pas. Nous n’avons que Bamako et Sikasso » s’insurge-t-il. A l’écouter, le conflit malien qui a déclenché en 2013 a fait près de 3000 morts. Mais, rien ne semble arrêter la boucherie en dépit des différentes opérations notamment françaises à travers la force Barkhane. « Au Mali des femmes, des enfants sont égorgés » explique l’activiste.
Pour mettre la pression à l’autorité face à ses responsabilités, des marches de soutien aux Forces Armées Maliennes (FAMA) sont organisées. Insuffisantes juge le coordonnateur d’Urgence Panafricaniste Mali Bassoro Sylla. Pour lui, la France qui avait été appelée pour sauver le Mali des griffes du terrorisme doit tirer toutes les conséquences de son échec et rendre le tablier. Plus de temps à perdre avec les dirigeants locaux mais attaquer le cœur du problème qui est la France. « Nous, on a compris que nos dirigeants sont les branches et la France est la racine. Donc, il faut arracher l’arbre » s’exclame-t-il.
Pour ce faire et selon ses dires, Bamako, la capitale malienne devrait être encore en ébullition le 10 janvier 2020. Pour la jeunesse d’urgence panafricaniste Mali, la date du 10 sera sans appel dans le mouvement de contestation contre les forces françaises et par-delà la demande de suppression de la monnaie FCFA. « Le 10 quand nous allons sortir, nous n’allons pas rentrer ». « Nous allons accompagner l’ambassadeur français pour qu’il parte ».Position d’ailleurs défendu par Kemi Seba qui promet l’explosion du néocolonialisme français en Afrique en 2020. Convaincu que le véritable problème sécuritaire critique de leur pays est dû aux opérations françaises, le coordonnateur d’urgence panafricaniste du Mali Bassoro Sylla pense que la France joue un double jeu entre les mouvements terroristes et son rôle de pompier. En témoigne la prise en otage de Kidal par l’armée française où ni l’armée malienne encore moins l’autorité ne peut accéder .Les dés sont donc jetés avant la rencontre des chefs d’Etat du G5 Sahel à Pau en France avec le président Emmanuel Macron.
Alain Yaméogo
Source : touteinfo.com