S’enquérir de la situation sur place, rassurer la population locale par une présence renforcée des Casques bleus et permettre à la composante civile de la MINUSMA de mettre en œuvre ses activités. Tels étaient les objectifs de l’opération « BADGER ». Lancée le 30 novembre dernier dans le village de Kouakourou, cercle de Djenné, cette opération de la Mission de l’ONU au Mali, doit contribuer à apporter une réponse à la dégradation de la situation sécuritaire de cette zone inondée.
Nous sommes le 30 novembre dernier, il est 10 heures 30. Héliportée, l’équipe intégrée de la MINUSMA à Mopti est prête à atterrir à Kouakourou, sous les regards soulagés des habitants. Des éléments de la force spéciale égyptienne de la « Mobile Task Force », basées à Tombouctou (secteur ouest) et l’aviation militaire, sont déjà sur place pour soutenir le pilier civil de la Mission de l’ONU au Mali.
Discussions et état des lieux
Après avoir échangé sur la situation sécuritaire du village avec les leaders communautaires, sur place, la délégation a visité le projet de clôture de l’école, de réhabilitation des salles de classes et de constructions de latrines de l’école de Kouakourou, totalement financé par la MINUSMA en 2018. Une aubaine pour le Maire de la Commune de Femaye dont relève Kouakourou dans le cercle de Djenné. Malick Kondo ne cache pas sa satisfaction.
« Nous sommes particulièrement touchés que la MINUSMA déploie autant de ressources pour se rendre à Kouakourou afin de visiter, aider et sécuriser ses frères maliens de Kouakourou, qui se sentaient plus ou moins délaissé, » explique-t-il, avant d’ajouter : « cela va nous permettre de relancer notre partenariat et notre fraternité avec la MINUSMA ».
Lors de ce déplacement, la possibilité d’installer 75 lampadaires d’éclairage public pour le village de Kouakourou a également été évaluée et fera l’objet d’un projet.
Une opération nécessaire qui en appelle d’autres…
Cette première mission de « BADGER », a été menée avec une équipe intégrée de la Mission onusienne comprenant les éléments de la Force (du secteur centre), la Police de Nations Unies, la Division des Affaires Civiles, la Division des Droits de l’Homme et de la Protection et le Centre régional d’Opérations Conjointes. Elle est mise en œuvre en collaboration avec les Forces Armées maliennes (FAMa).
« Il était nécessaire de se rendre physiquement à Kouakourou pour rassurer les communautés du soutien et de la protection de la MINUSMA. Surtout que c’est une zone très proche de Marebougou, qui se trouve être actuellement sous embargo. C’était également une mission d’évaluation, qui s’est bien déroulée, » a déclaré le Commandant du Secteur Centre, le Général Anm Manzoorul Haque MAZUMDER.
Le General MAZUMDER a également ajouté que « la situation sécuritaire ne nous a pas permis d’aller encore à Marebougou mais il s’agissait de s’en rapprocher le plus possible pour évaluer cette situation sécuritaire, afin de mieux l’appréhender. Nous cherchons à contribuer à procurer un environnement sécurisé pour les civiles et permettre le retour et le rétablissement de l’administration. Il faut créer davantage de cadre de collaboration avec la communauté, » a-t-il conclu.
Plusieurs autres opérations de ce type sont en cours de préparation, pour voir dans quelle mesure la MINUSMA peut continuer à contribuer à la sécurisation des populations.
Source : MINUSMA