La rentabilité de l’activité des motos taxis, nonobstant les difficultés, nous paraît évident compte tenu juste de deux facteurs : la population galopante de Bamako (la capitale malienne serait la quatrième au monde où la population croit rapidement) avec plus de 4 millions d’habitants et l’engorgement de la circulation avec un embouteillage quasi permanant sur les grands axes et l’état des routes (étroites et dégradées). La deuxième raison ayant certainement inspirée les initiateurs de l’entreprise pionnière dans le domaine des motos taxi, les amenant à nommer l’entreprise ‘’Teliman taxi’’ qui signifie le taxi rapide. Mais après la création de cette boite, d’autres regroupements voire individus se sont lancés dans le secteur. C’est ce qui impose aux autorités compétentes, en matière de transports urbains, de réagir vite par une règlementation du secteur. Il ne faut pas attendre que l’anarchie s’installe et crée le désordre ou des problèmes difficiles à résoudre. S’il y a un code réglementant la création et le fonctionnement de cette activité sans que cela ne soit trop contraignant pour les employeurs, les employés et les pratiquants. Pour avoir emprunté ce moyen de transport, la toute première des choses serait d’imposer la détention du permis de conduire et la limitation de vitesse à ces conducteurs de motos taxi afin de réduire les accidents de circulation. Un code interdisant la consommation de la drogue, de l’alcool et de tout autre stupéfiant pouvant entrainé l’incapacité de conduire ces motos en circulation.
Plusieurs centaines de milliers, sûrement de millions de jeunes, femmes et hommes, diplômés et non diplômés, sont au chômage au Mali. A priori, c’est une activité saine qui pourra consister à récupérer des milliers de jeunes désœuvrés. Le banditisme, alimenté par des délinquants de tout genre, et l’appât du terrorisme qui tentent nos jeunes dans les villes comme dans les villages seront contrariés. Mieux, la lutte contre l’émigration clandestine ou encore le rendez-vous avec la mer trouvera aussi une réponse. L’air de l’Etat providence est révolu, nous ne pouvons plus être tous dépendant de l’Etat.
Il faut noter que cette activité de moto taxi existe déjà dans des villes de la sous région depuis plusieurs dizaines d’années notamment à Cotonou et d’autres villes du Benin, à Lomé et villes Togolaises… Là-bas, on les appelle ‘’Zemidjan’’, ‘’Kékéno’’… Une première appellation typiquement malienne est trouvée ; ‘’Teliman’’. Il y’en aura certainement d’autres. Jeunesse malienne à vos marques.
Drissa Tiémoko SANGARE
Source : L’Analyste