Le travail de proclamation des résultats, qui relève de la compétence de la Cour constitutionnelle, et les tâches du Comité national d’égal accès aux médias d’État doivent revenir à l’Autorité. Pour cela, il faudrait obligatoirement prendre une nouvelle disposition constitutionnelle, car aucune loi ne peut abroger une disposition de la constitution.
À cet effet, les autorités de la transition doivent mettre la forme pour éviter que certaines missions de l’organe ne soient traitées d’illégales. Si les autorités tiennent à cet organe, elles sont dans l’obligation de procéder à la suspension de la constitution pour élaborer une nouvelle. À l’heure actuelle, l’option de la révision constitutionnelle est quasi impossible avec cette insécurité grandissante qui a fait que l’Etat a perdu le contrôle de plusieurs parties du territoire. Le futur président n’aura également aucune possibilité de toucher à cette constitution, non seulement pour des raisons sécuritaires, mais aussi il se verra en face d’une opposition de la société civile et des politiques qui verront ce projet ayant pour seul but de briguer un mandat de plus, chose qui nous amènera à une déstabilisation.
Compte tenu de tout ce qui vient d’être dit, la transition pourrait être le moment opportun pour pouvoir amener le Mali à une quatrième République. Lors des assises prochaines, la question de la constitution de 1992 doit être tranchée, car elle a montré toutes ses limites et demeure un frein pour la refondation.
Quelles que soient les bonnes initiatives en matière de réformes institutionnelles, si la constitution reste en vigueur, il serait difficile d’obtenir un résultat escompté sur le plan de la refondation. L’organe une fois mis sur pied aura du mal à accomplir certaines missions qui lui sont assignées, tant que la constitution de 1992 s’appliquera. Le Président de la transition doit tout mettre en œuvre pour obtenir un consensus autour de lui afin de bâtir de meilleures institutions pour le Pays.
Abdoul Aziz Diallo
Source: Le Démocrate Mali