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Autorité de l’État : La CMA accusée « d’actes attentatoires à la souveraineté nationale »

Le gouvernement malien s’en est durement pris mercredi, le 27 mai 2020 à l’une des parties signataires de l’Accord de paix d’Alger. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est accusée  de vouloir ériger Kidal en un Etat en violation de cet Accord pour la Paix signé en 2015.

 

Le gouvernement dit dans un communiqué constater « avec indignation que, depuis un moment, la Coordination des mouvements de l’Azawad s’arroge des actes régaliens de l’État en violation flagrante des termes de l’Accord » de paix d’Alger. La CMA, alliance à dominante touareg d’anciens groupes armés rebelles, est signataire de cet accord de 2015 avec une alliance de groupes armés progouvernementaux. La mise en œuvre de cet accord ainsi que le redressement de l’autorité de l’État sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise, en plus de l’action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises, africaines et onusiennes. Malheureusement, cet accord d’Alger tarde à être appliqué et de vastes étendues du nord du Mali demeurent sous le contrôle des ex-rebelles indépendantistes. La CMA contrôle Kidal. Les « actes antirépublicains » de la CMA « vont d’une prétendue grâce accordée à des détenus, à la délivrance d’autorisations de déplacement sur des sites d’orpaillage, en passant par le refus de recevoir les médecins en charge de la lutte contre la maladie à coronavirus », détaille le gouvernement. Mais le gouvernement  cite aussi les « nombreux obstacles érigés » à la présence de l’armée malienne, revenue à Kidal le 13 février. Avant cette date, l’État malien n’avait quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les unités rentrées à Kidal sont supposées donner l’exemple de la réconciliation puisqu’elles comprennent d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne conformément à l’accord d’Alger.

La CMA a décidé le 22 mai de gracier 21 détenus de la prison de Kidal. Un acte qui violerait non seulement l’accord, mais surtout laisse croire que Kidal est un état dans un autre.

Le gouvernement « appelle tous les acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier les moyens et comportements qui désamorcent les tensions et favorisent un retour rapide et durable à la paix et à la cohésion nationale ».

Par ailleurs, le Gouvernement a invité les acteurs du processus de paix à privilégier « les mécanismes et procédures, prévus par l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, à toujours inscrire leurs actions dans un cadre démocratique qui respecte la forme républicaine de l’État du Mali et l’intégrité de notre territoire  national. »

Soulignons que le Mali est le théâtre depuis 2012 d’une crise multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants. Le pays reste en proie aux agissements des groupes jihadistes, aux tensions intercommunautaires, parfois fomentées ou attisées par ces mêmes jihadistes, et aux trafics de toutes sortes. Les violences se sont propagées du Nord au centre du Mali, et au Niger et au Burkina Faso voisins.

Komi

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