Des centaines de milliers de personnes ont pris part jeudi à un rassemblement visant à accroître la pression sur l’armée, afin qu’elle cède le pouvoir à un gouvernement civil.
Des manifestants venus par train de tous les coins du Soudan ont pris part au rassemblement, deux semaines après la destitution du président Omar el-Béchir par l’armée, a constaté un correspondant de la BBC.
La marche s’est déroulée dans une atmosphère détendue.
Pour la première fois, les magistrats soudanais ont pris part aux manifestations antigouvernementales. Ils ont organisé une marche à l’extérieur de la Cour suprême.
Selon un témoin, il y avait une centaine de magistrats qui portaient des robes noires, certains soulevant des pancartes sur lesquelles il était écrit par exemple : “Les juges pour le changement”.
“Nous exigeons une réforme du système judiciaire, afin que la justice l’emporte sur la corruption”, a déclaré l’un des magistrats qui, en compagnie de ses collègues, a rejoint la procession des manifestants dans le centre-ville de Khartoum.
Un porte-parole du Conseil militaire de transition a déclaré que la junte proposait aux manifestants de rester au pouvoir tout en attribuant aux civils le poste de Premier ministre et d’autres postes ministériels.
Auparavant, les militaires avaient promis de céder le pouvoir aux civils si ces derniers arrivaient à trouver un leader de consensus pour la présidence du pays.
Certains manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade d’Egypte au Soudan pour demander au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de ne pas s’immiscer dans les affaires de leur pays.
Le dirigeant égyptien, président en exercice de l’Union africaine, a demandé au Conseil militaire de transition de remettre le pouvoir à un gouvernement civil dans un délai de 90 jours.
L’organisation panafricaine menace de suspendre le Soudan si ce délai n’est pas respecté par les militaires qui ont pris le pouvoir depuis le 11 avril.