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Au Sénégal, l’argent de la diaspora intéresse les banques

Grâce à la diaspora, plus de 2 milliards de dollars arrivent au Sénégal chaque année, selon la Banque mondiale.

Les habitants du Sénégal peuvent compter sur leur diaspora installée en Europe, ou encore aux États-Unis. Les Sénégalais émigrés, établis hors des frontières, envoient de l’argent dans leur terre d’origine. Chaque année, ces flux financiers, difficiles à tracer, représentent un apport d’au moins 10% du produit intérieur brut du pays. Dans la vie des familles, cet argent est une vraie source de revenus au quotidien.

En moyenne par an, chaque Sénégalais de l’extérieur, membre de la diaspora envoie un peu plus de 600 000 francs CFA, c’est-à-dire environ 1 000 euros. C’est une vraie manne financière qui a tendance à augmenter au fil des ans. La Banque mondiale estime que plus de 2 milliards de dollars arrivent rien qu’au Sénégal chaque année. Dans toute l’Afrique subsaharienne, c’est 38 milliards de dollars. Et c’est autant d’argent pour les familles qui se procurent souvent une fois par mois ce bonus, ce complément ou parfois ce revenu essentiel pour la vie au quotidien.

Une manne financière qui suscite l’appétit des banques

Des acteurs économiques sur place tentent de récupérer une partie des flux pour les rendre plus profitables à l’économie locale. Un exemple, la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS) a émis des “diaspora bonds”, c’est à dire un appel à l’épargne pour la diaspora. Et c’est un succès avec 23 milliards de francs CFA levés, près de 4 millions d’euros pour une opération inédite. L’opération a été bouclée il y a 6 mois. “C’était innovant, explique le directeur adjoint de la BHS Ababacar Sarr, car on faisait appel non seulement à nos clients et ceux qui ne le sont pas pour leur dire ‘ayez confiance dans la BHS, fructifiez votre épargne et cela vous rapporte 6,5% d’intérêts par an défiscalisés au Sénégal”. L’opération a été bouclée il y a 6 mois. “C’est très très rentable pour les clients mais c’était destiné aussi à dynamiser le marché financier”, continue Ababacar Sarr.

Des initiatives nécessaires ?

Pour l’instant, c’est une opération pilote qui n’est pas destinée à remplacer les transferts classiques pour le quotidien, avec Western Union ou encore Orange Money. Mais le début est encourageant pour Ababacar Sarr : “La majeure partie de notre clientèle est basée à l’étranger. Je pense que c’est un enjeu pour nous de les accompagner, non seulement, dans la sécurisation des fonds mais aussi de les encadrer pour accéder aux logements car notre cœur de métier c’est le financement de l’immobilier.”

Dans tous les cas les États africains ont tout à gagner avec ce type d’initiative pour stimuler l’épargne. Cela va permettre de financer les constructions d’infrastructures, et de stimuler les investissements publics sur place. Plutôt que de faire appel à des bailleurs de fonds ou des prêts longs et coûteux qui alourdissent le poids de la dette.

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